Plus d’une soixantaine de Nigérians se sont regroupé devant leur ambassade en Russie où s’achèvera dimanche le Mondial de football. Ils espéraient obtenir de l’aide après s‘être fait arnaquer.
Mondial 2018 : bloqués en Russie, des Nigérians en sit-in devant leur ambassade
Ils rêvaient déjà d’une vie noble en Russie. Au départ du Nigeria, une agence leur a vendu des cartes d’identification de fans de la Coupe du Monde, leur a promis de les faire entrer en Russie sans visa et de leur offrir du travail. Bien sûr, à coup de milliers de nairas, la monnaie nigériane.
Mais, une fois en Russie, la réalité fut tout autre pour ces Nigérians. Certes, l’entrée sans visa a été favorisée par le système de Fan ID mis en place par les autorités russes afin de favoriser une forte affluence pendant le Mondial. Toutefois, pour ce qui est des emplois, cela relève tout simplement de l’arnaque. Il n’y avait pas d’emploi pour eux, leurs billets de retour étaient faux et ils ont commencé à manquer cruellement d’argent, n’ayant plus de quoi de se nourrir et de se loger.
Un trafic d‘être humain décrié par la FIFA
Repérés par le groupe de lutte contre le trafic d‘êtres humains Alternativa, les citoyens nigérians ont été logés et nourris pendant une période, jusqu‘à ce que l’ONG soit elle aussi à court de moyens et ne les renvoie vers l’ambassade du Nigeria.
L’ambassadeur nigérian Steve Davies Ugbah s’est adressé aux hommes vendredi et a promis de leur fournir de la nourriture et un abri pendant qu’il cherche un moyen de les ramener à la maison. Mais selon l’ONG, l’ambassade ne fait pas grand chose pour ces personnes.
L’ONG précise en outre que le nombre de Nigérians en pareille situation est bien plus élevés que ce que l’on croit. Sofiya Dukhovnaya, un activiste du groupe, a confié à l’Associated Press que l’ONG a pu identifier plusieurs femmes conduites en Russie pour exploitation sexuelle.
“Les pratiques de trafic d‘êtres humains sont en opposition avec les propres valeurs de la FIFA”, a déclaré l’organisation ce vendredi. “La compétence pour traiter les questions liées à la traite des êtres humains, comme toute autre activité criminelle, est du ressort des autorités nationales et internationales compétentes (politiques, judiciaires et gouvernementales)”, a-t-elle ajouté.