Cameroun - crise anglophone : Yaoundé annonce un plan d'urgence

Le Premier ministre camerounais, Philémon Yunji Yang, a présenté ce mercredi à la presse le plan d’urgence de son gouvernement sous forme de document, à propos de la crise qui ébranle la zone anglophone de son pays. Une vision qui pointe en fait un doigt accusateur sur les séparatistes.

Selon les autorités camerounaises, la somme de 12 milliards de francs CFA (un peu plus de 18 millions d’euros) est nécessaire pour réaliser ce plan d’urgence. Mais en réalité, il s’agit de la dénonciation par le gouvernement camerounais de ce qu’il qualifie de ‘‘climat de peur’‘ qu’entretiendraient les séparatistes armés.

Quatorze individus vivant à l‘étranger ont été dénoncés lors de cette rencontre entre Yunji Yang et la presse. D’après Yaoundé, ces personnes rassemblent des fonds dans le but d’acheter des armes. L’un des aboutissements de ces agissements constitueraient à ‘‘financer des activités terrorites’‘.

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81 militaires et policiers tués depuis fin 2017

Dans son plan d’urgence, le gouvernement présente une liste des violences qu’auraient commises les séparatistes anglophones. Parmi elles, des enfants embrigadés et drogués, 84 militaires et policiers tués et des bâtiments administratifs détruits. Qu’en est-il des crimes commis par les forces de sécurité sur les séparatistes ? Silence radio.

A ce propos, Amnesty International a mené sa propre enquête. L’ONG dénonce dans un rapport paru la semaine dernière un nombre important de violations des droits humains. Violations commises par les deux camps (séparatistes et forces de sécurité).

Dans ce rapport, Amnesty International présente des photos et mentionne jusqu‘à 23 cas de torture commise par les forces de sécurité dans le seul village de Dadi (sud-ouest).

Les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, secouées par une vague de violences sur fond de revendications séparatistes depuis fin 2016, représentent environ 20 % de la population du pays.

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