L'Ethiopie libère de célèbres dissidents

L’Ethiopie a libéré mardi un haut responsable d’un groupe d’opposition armé dont l’arrestation et l’extradition du Yémen en 2014 avait été critiqué internationalement, notamment par la Grande-Bretagne.

Andargachew Tsige, un Anglo-Ethiopien, fait partie des centaines de prisonniers graciés la semaine dernière et qui ont quitté leur prison, a rapporté la radio-télévision proche du pouvoir Fana Broadcast Corporate.

“Plus de 500 prisonniers, dont Andargachew, ont été libérés de prison,” selon la même source.

Le secrétaire au Foreign Office, Boris Johnson, s’est félicité de la libération d’Andargachew.

Londres avait critiqué le Yémen pour avoir arrêté Andargachew à l’aéroport de Sanaa alors qu’il était en route pour l’Erythrée et l’avoir renvoyé en Ethiopie.

Andargachew, haut responsable du groupe Ginbot 7, est le plus connu des dissidents libérés depuis que Abiy Ahmed est devenu Premier ministre en avril.

Le groupe Ginbot 7 est considéré comme terroriste par Addis Abeba. L’Ethiopie avait accusé Andargachew Tsige de fomenter des attaques et d’entraîner des groupes d’opposition en Erythrée voisine.

Peu après son arrestation, Andargachew était apparu à la télévision d’Etat proclamant “la paix” avec l’Ethiopie et promettant de “se calmer”.

“La décision (de les libérer) a été prise car ces personnes ont exprimé des remords” et pour élargir l’espace politique, avait déclaré le procureur général d’Ethiopie, Birhanu Tsegaye.

Politique de rapprochement

Mardi, Fana a rapporté que le procureur avait aussi abandonné les poursuites contre le dirigeant de Ginbot 7, Berhanu Nega, ainsi que contre deux médias d’opposition basés aux Etats-Unis, Oromia Media Network (OMN) et Ethiopian Satellite Television.

Les poursuites ont aussi été abandonnées contre le fondateur d’OMN, Jawar Mohammed, éminent critique du gouvernement qui a organisé des grèves et des manifestations contre Addis Abeba.

M. Berhanu, qui a déjà été condamné à mort, vit à l‘étranger tout comme M. Jawar.

Des organisations de défense des droits de l’homme ont par le passé reproché à l’Ethiopie d’utiliser le groupe Ginbot 7 comme prétexte pour poursuivre des hommes politiques et des journalistes opposés au régime de parti unique du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF).

Depuis le début de l’année, l’Ethiopie a libéré des milliers de prisonniers dans le cadre d’amnisties qui avaient débuté à l‘époque du précédent Premier ministre, Hailemariam Desalegn, et ont été poursuivies par son successeur.

L‘état d’urgence est en vigueur dans l’ensemble de l’Ethiopie, le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, depuis la démission de M. Hailemariam en février.

AFP
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