Bien de pays dans le monde exécutent des personne reconnues coupables de meurtre. Une sentence dénoncée par des ONG de défense des droits de l’homme. Le débat continue.
Justice : faut-il tuer un assassin ?
Les autorités du Botswana ont confirmé la pendaison vendredi matin de Uyapo Poloko 37 ans, reconnu coupable de meurtre. La haute cour de Francistown à 400 km à l’est de Gaborone, la capitale la ville l’avait condamné le 28 juillet 2015 à la peine capitale.
Ce n’est pas la première exécution et peut-être pas la dernière, puisque le code pénal botswanais définit la pendaison comme le châtiment obligatoire pour un meurtre. Depuis l’indépendance du pays en 1966, plus de 47 personnes ont déjà été exécutées dans cet État d’Afrique australe dont 5 sous le règne du président Seretse Ian Khama (1er avril2008-31 mars 2018).
Des exécutions qui valent des critiques les plus sévères de la part des ONG de défense des droits de l’homme. «L’État (Botswansa) fait un grand bond en arrière en exécutant un prisonnier », déplorait en février dernier Amnesty International après la pendaison de Joseph Tselayarona (28 ans) pour le meurtre de sa compagne.
La peine capitale ne saurait être une panacée
Et pourtant, plusieurs pays d’Afrique s’attellent à abolir la peine capitale. Le cas de la Gambie où le président annoncé en février dernier un moratoire sur la peine de mort. « Je profite de cette occasion pour proclamer un moratoire sur l’application de la peine capitale, première étape vers son abolition », avait déclaré Adama Barrow dans un discours prononcé à l’occasion du 53è anniversaire de l’indépendance.
Bien de pays à travers le monde continuent de pratiquer la peine de mort aux condamnés. Comme les États-Unis où de nombreux citoyens peinent à se remettre de l’exécution dans les années 1950 des époux Rosenberg reconnus coupables d’espionnage au profit de l’URSS.
Mais, que se passerait-il si la France s‘était précipitée à exécuter Alfred Dreyfus reconnu coupable d’espionnage au profit de l’Allemagne en 1894 alors qu’après-vérification deux ans plus tard, il ne l‘était pas ? C’est donc à juste titre que l’avocat français Robert Badinter a dépensé toute son énergie pour obtenir l’abolition de la peine capitale dans son pays en 1981. L’histoire de l’humanité est très riche en erreurs judiciaires.