Mokgweetsi Masisi, le nouveau président du Botswana a appelé son homologue congolais Joseph Kabila à ne pas se représenter à la prochaine présidentielle, pour la stabilité de la République démocratique du Congo.
Le Botswana tance de nouveau Kabila, le nouveau président l'appelle à partir
Le Botswana n’a jamais eu la langue de bois sur l’actualité politique en République démocratique du Congo. Considérée comme l’une des démocraties les plus stables d’Afrique, le pays est jusqu‘à présent le seul à avoir ouvertement critiqué Joseph Kabila.
Arrivé au pouvoir il y a environ un mois, le nouveau président botswanais Mokgweetsi Masisi a suivi les traces de son prédécesseur Ian Khama, amer avec son homologue congolais.
“Le président de la RDC est resté au pouvoir plus longtemps que prévu”, a déclaré le président Mokgweetsi Masisi, lors d’une interview accordée à l’Institut international d‘études stratégiques de Londres.
“J’espère que nous pourrons obtenir de (Kabila) un réel engagement à ne pas tenter de revenir au pouvoir par tous les moyens”, a-t-il ajouté.
Les opposants du président congolais l’accusent de vouloir passer par un référendum pour se maintenir au pouvoir, comme l’ont fait ses voisins du Rwanda, de l’Ouganda ou encore de la République du Congo.
Si Joseph Kabila n’a ni confirmé ni démenti ces prétentions, son refus de démissionner au terme de son mandat en décembre 2016 n’a fait que conforter ses opposants dans leur logique.
Après cinq années de guerre civile qui ont frappé le pays entre 1998 et 2003, il existe de forts risques d’un nouveau conflit en cas de maintien du président Kabila au pouvoir. Un scrutin est prévu pour décembre 2018 et l’enregistrement des électeurs a déjà débuté.
“La RDC est potentiellement le pays le plus riche d’Afrique et l’une des plus riches du monde”, a ajouté M. Masisi. “Le monde a échoué en RDC”, a-t-il déploré.
D’autres pays africains ont été plus prudents, encourageant à des progrès vers les élections, mais évitant de critiquer ouvertement le président Kabila.