Si certains ont exprimé leur solidarité avec José Eduardo dos Santos, d’autres Angolais ont dénoncé les scandales présumés dont l’ancien président de la République et ses proches sont accusés. Et tout s’est déroulé sans incident aucun ni entre manifestants, ni avec les forces de l’ordre.
Angola : manifestations simultanées sans incident des pro et anti dos Santos
Une ambiance presqu’inhabituelle dimanche à la Place de l’Indépendance à Luanda. Deux manifestations différentes toutes liées à l’ancien président, José Eduardo dos Santos ont eu lieu ici.
Les uns ont affirmé leur soutien à l’ancien Chef de l’Etat pour la consolidation de la paix. Les autres, à travers l’initiative “retourne l’argent”, ont dénoncé les présumés scandales financiers imputés à dos Santos et ses proches. Deux des enfants de dos Santos qui ont joué des rôles importants sous le règne de leur père sont actuellement poursuivis pour corruption. Il s’agit d’Isabel qui a dirigé la société pétrolière publique (SONANGOL) et de son frère Filomeno dos Santos qui était à la tête du Fonds souverain angolais. Et les deux ont été limogés de leurs postes par le nouveau président, Joao Lourenco.
Mais, si au temps de dos Santos, les marches pacifiques étaient souvent dispersées ou réprimées avec un peu de violence, aucun policier n’a daigné dissuader les manifestants pro ou contre dos Santos lors des manifestations d’hier.
Au point que la journaliste Zenaida Machado ne s’est pas empêchée de saluer l’attitude aussi bien des manifestants que des éléments de la Force publique. “Pas de chiens, pas de chevaux, pas de matraques … Bravo, la police angolaise, continuez comme ça”, a écrit la spécialiste en droits de l’homme sur son compte Twitter.
Ils ont manifesté au même moment et au même endroit dans une ambiance fraternelle
Arrivé au pouvoir en septembre 1979 suite au décès à la même période du premier président, António Agostinho Neto Kilamba, Eduardo dos Santos a gouverné l’Angola pendant près de quatre décennies avant de se retirer en 2017 avant les élections.
Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir avait présenté le ministre de la Défense, Joao Lourenco, qui a remporté les élections avec plus de 64% des voix contre plus de 24% en faveur de Isaías Samakuva candidat du principal parti de l’opposition, l’Union pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA).
Lourenco, qui a promis des réformes massives dans le secteur économique, a depuis déployé des mesures fortes au centre desquelles la lutte contre la corruption.