Neuf personnes ont été interpellées mercredi après des heurts entre manifestants et forces de l’ordre qui ont fait des blessés dans l’ancienne ville minière de Jerada, dans le nord-est du Maroc, selon un communiqué officiel.
Maroc : des blessés dans des heurts entre forces de l'ordre et manifestants à Jerada
Le communiqué publié par le ministère de l’Intérieur fait état “de cas de blessures, dont certaines graves, parmi les forces de l’ordre obligées d’intervenir pour disperser un sit-in non autorisé à Jerada”.
Aucun bilan du côté des manifestants n‘était disponible mercredi, des médias locaux soulignant que les blessés évitaient d’aller à l’hôpital de peur de se faire arrêter.
Selon le ministère de l’Intérieur, des “éléments cagoulés (...) ont provoqué les forces publiques les attaquant avec des jets de pierres. Ces forces ont été obligées d’intervenir, en coordination avec le parquet compétent, pour disperser cette manifestation”.
Selon la même source, des “manifestants ont incendié cinq voitures des forces publiques et occasionné d’importants dégâts matériels” et “neuf personnes ont été interpellées et seront déférées devant la justice”.
Sur les réseaux sociaux, des militants locaux ont accusé les forces de l’ordre d’avoir chargé des manifestants.
La mort accidentelle, fin décembre, de deux mineurs dans un puits désaffecté de charbon, suivie depuis de deux autres décès accidentels, a mobilisé la population de cette ville qui s’est paupérisée depuis la fermeture d’une importante mine de charbon à la fin des années 1990.
De grandes manifestations pacifiques ont demandé des “alternatives économiques” à l’extraction clandestine de charbon, seule activité locale.
Un plan d’action économique proposé par le gouvernement avait permis une accalmie mais des manifestants sont redescendus dans la rue fin février pour demander des “réponses concrètes”.
La tension est montée d’un cran le weekend dernier après quatre arrestations parmi les militants. Mardi, le ministère de l’Intérieur avait promis “des réponses fermes face aux agissements et comportements irresponsables”. La préfecture de Jerada a ensuite décidé d’interdire “toute manifestation illégale” dans la province à compter de ce mercredi.
Des vidéos diffusées mercredi sur les réseaux sociaux par des militants ont montré des face-à-face tendus, alors qu’un nouveau sit-in était organisé dans cette ville économiquement sinistrée depuis la fermeture de ses mines à la fin des années 1990.
“Les forces publiques maintiendront les mesures visant la protection de la sécurité et de l’ordre public”, a souligné mercredi soir le ministère de l’Intérieur.
AFP