Le président ougandais Yoweri Museveni a annoncé dimanche avoir nommé le général Elly Tumwine au poste de ministre de la sécurité. Tandis qu’Okoth Ochola assumera les fonctions d’inspecteur général de la police et sera secondé par le général de brigade Sabiiti Muzeei.
Ouganda : Museveni nomme un nouveau ministre de la sécurité
« En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par la Constitution, j’ai nommé le général Elly Tumwine au poste de ministre de la Sécurité. J’ai également nommé M. Okoth Ochola en tant qu’inspecteur général de la police. Il sera suppléé par le brigadier Sabiiti Muzeei », pouvait-on lire ce dimanche sur la page Twitter du chef de l’Etat ougandais.
In exercise of powers granted to me by the Constitution, I have appointed Gen Elly Tumwine as the Security Minister. I have also appointed Mr Okoth Ochola as the Inspector-General of Police. He will be deputised by Brig Sabiiti Muzeei— Yoweri K Museveni (@KagutaMuseveni) 4 mars 2018
Un léger remaniement qui intervient dans un contexte où la police ougandaise est souvent mise en cause dans des violations des droits de l’homme comme les meurtres. Des violations liées à l’impunité et surtout à la corruption qui frappe cette institution. En effet, le Bureau ougandais de la statistique a évalué l’année dernière à 75 % le taux de corruption lié à la fraude et à l’extorsion. Peu avant, un rapport du Département américain indiquait que trois Ougandais sur quatre estiment que la police est l’institution la plus corrompue au pays.
Et les causes sont légion. Faibles salaires, retard de paiement des salaires…. Toute une panoplie de facteurs évoqués par des observateurs.
Mais, quelles que soient les causes, ce fléau ne fait que semer la désolation à travers le pays. Il n’y a pas longtemps, Susan Magara, une Ougandaise de 28 ans a été kidnappée et brutalement assassinée. Et c‘était la 24è victime en six mois. Mais, des meurtres qui, jusqu’ici n’ont jamais été élucidés par la police.
Et le locataire du State House déterminé à éradiquer la corruption dit vouloir moderniser la police. Ces derniers temps, Museveni multiplie des plaidoyers pour l’installation de caméras de surveillance dans les zones urbaines pour mieux lutter contre la criminalité. Il a récemment indiqué qu’il était temps pour les services de police de procéder au prélèvement des empreintes palmaires et effectuer des tests ADN des Ougandais pour l’efficacité et l’efficience des enquêtes policières et judiciaires.
Mais, ce petit remaniement suffit-il à ramener de l’ordre dans une institution dont tous les coins et recoins sont aujourd’hui affectés par les métastases du cancer de la corruption ? Wait and see.