Martin Inoua Doulguet, directeur de publication d’un journal tchadien lancé mardi, a été arrêté jeudi et est détenu à la police judiciaire pour “faux et usage de faux”, a annoncé jeudi soir la police. Alors que les textes semblent imprécis sur l’incompatibilité entre le lieu de déclaration et de parution d’un journal.
Tchad-presse : incompréhensible arrestation d'un directeur de publication
Il vient de passer sa première nuit à la coordination de la Police Judiciaire de N’Djamena après l’audtion d’hier. Martin Inoua Doulguet est poursuivi pour “faux et usage de faux”. Son tort ? Avoir lancé son journal, “Salam info”, à N’Djamena alors que l’autorisation de parution avait été délivrée à Bongor, dans le sud du Tchad, a indiqué le porte-parole de la police, Paul Manga.
Mais, difficile de joindre son avocat Maître Olivier Gouara en raison du mauvais signal téléphonique entre Pointe-Noire et N’Djamena. Toutefois, la Loi n°17/PR/2010 du 31 août 2010 portant « régime de presse » au Tchad semble imprécise sur l’incompatibilité entre le lieu de déclaration et de parution d’un journal. Tant les articles 16, 17 et 18 relatifs aux « conditions de la publication » ne font pas obligation à un journal de ne paraître que dans la localité où l’autorisation de parution a été délivrée.
Mercredi, le Tchad a connu une journée sans presse demandée par l’Union des journalistes du Tchad (UJT), pour dénoncer les “agressions que subissent les journalistes au Tchad”.
Au Tchad, “les reporters sont régulièrement arrêtés après la publication de certains articles. La plupart d’entre eux sont libérés assez rapidement et comparaissent libres, mais quelques-uns ont subi de mauvais traitements en prison”, rapporte l’ONG Reporters sans frontières (RSF) sur son site internet.
Le Tchad était en 2017 classé 121e sur 180 dans le classement de la liberté de la presse de RSF.