Les dirigeants africains, réunis en sommet à Addis-Abeba, ont bien rédigé une réponse cinglante aux propos outranciers attribués au président américain Donald Trump. Mais leur projet a été annulé après le “courrier respectueux” que leur a fait parvenir leur homologue américain.
Ce que les dirigeants africains s'apprêtaient à dire à Donald Trump
Un clash diplomatique entre l’Afrique et les Etats-Unis évité de justesse en début de semaine. L’Union africaine qui s‘était montrée “choquée” après les présumés propos de Donald Trump qui traitaient les pays africains de “pays de merde”, était en voie d’exiger des “excuses publiques” du président américain qui a “violé toute norme diplomatique”.
Le projet de déclaration consulté par l’Associated Press indique que les leaders africains sont “profondément consternés” par la comparaison des pays africains à “des toilettes sales”.
Au-delà, il pointe “la tendance de plus en plus constante de l’administration Trump à dénigrer les personnes d’ascendance africaine et les autres personnes de couleur, promouvant ainsi le racisme, la xénophobie et la bigoterie”.
Il appelle les États-Unis à retirer la remarque de Trump et exige que ce dernier s’excuse officiellement et publiquement auprès de tous les Africains et de tous les descendants d’Africains.
Dans cette déclaration avortée, l’Afrique avertit par ailleurs que le partenariat stratégique entre le continent et les Etats-Unis est menacé en raison du “comportement raciste et xénophobe” de Trump.
Depuis le début de ce scandale, Donald Trump réfute avoir tenu de tels propos qui lui sont attribués. En marge du Forum de Davos, le 26 janvier, le président américain a rencontré son homologue rwandais, Paul Kagame par ailleurs nouveau président en exercice de l’Union africaine, à qui il a exprimé “ses sentiments chaleureux aux Africains”.
Dans la foulée du sommet de l’UA, le dimanche et lundi, il a également fait parvenir un courrier dans lequel il soulignait son “profond respect” aux Africains, ajoutant que son secrétaire d’Etat Rex Tillerson ferait une “visite prolongée” sur le continent en mars. Cette correspondance, de même que la médiation du président rwandais a réussi à calmer les tensions.
Certes, cette déclaration n’est pas allée à son terme, mais elle illustre la manière avec laquelle l’Afrique aurait voulu réagir, avec fermeté, aux agissements du président américain.