Congo : Mokoko et Okombi-Salissa seront jugés au premier trimestre 2018

C’est peut-être en ce premier trimestre 2018 que les affaires Mokoko et Okombi-Salissa livreront tous leurs secrets. Le procès de ces deux opposants ainsi que ceux des autres citoyens congolais devrait se dérouler lors de ces trois premiers mois de l’année, ainsi que l’a annoncé le président congolais Denis Sassou-Nguesso cité par le quotidien « Les Dépêches de Brazzaville » dans son édition d’aujourd’hui.

Natif de Makoua à quelque 150 km d’Oyo, village natal du président Sassou-Nguesso au nord du pays, le général Jean-Marie Michel Mokoko fait partie des fidèles collaborateurs du dirigeant congolais. Sous Sassou-Nguesso, J3M comme l’appellent ses patrisans a occupé plusieurs postes importants dont Chef d’Etat-major général des Forces armées congolaises et conseiller spécial du président de la République chargé des questions de défense et de sécurité. Et selon des témoignages, c’est grâce au soutien de Sassou-Nguesso que le général avait été désigné envoyé spécial de la présidente de la commission de l’UA en RCA.

Vers la fin de la crise politique?

Et soudain…. La rupture entre les deux « frères » d’armes du même coin. D’abord à cause d’une vidéo datée d’au moins 10 ans montrant Mokoko en train de bâtir des stratégies de renversement de Sassou-Nguesso avec des Français. Ensuite, la candidature du général à l‘élection présidentielle. Mais, bien qu’adulé dans certaines parties du Congo, notamment au sud, J3M perd cette élection au profit de Sassou-Nguesso en dépit des accusations de « graves fraudes ».

Ainsi, commençaient les démêlées judiciaires de Jean-Marie Michel Mokoko qui est aujourd’hui placé en détention depuis plus d’un an et attend son procès pour répondre principalement de la « détention illégale d’armes et munitions de guerre » et « atteinte à la sûreté de l’Etat » dont l’accuse André Oko-Ngakala, procureur de la République de Brazzaville.

Quant à André Okombi-Salissa, ce sont quasiment les mêmes causes qui semblent avoir produit les mêmes effets, même s’il n’est pas militaire comme Sassou-Nguesso et Mokoko. À la tête d’une frange de miliciens pro-Sassou appelés « Cobras » qui auraient joué un rôle important dans la guerre civile qui opposa en 1997 l’actuel chef de l’Etat congolais (alors à l’opposition) appuyé par des troupes étrangères dont les puissantes FAPLA de l’Angola aux forces armées régulières appuyées par les milices de l’ancien président Pascal Lissouba.

Faisant partie des vainqueurs de cette guerre sanglante, Okombi-Salissa sera nommé ministre de Sassou et député du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) de 1997 à 2015, date du divorce. Divorce né de l’opposition d’Okombi au changement de la Constitution de 2002 et surtout de sa candidature à la présidentielle de 2016 remportée par Sassou-Nguesso. Arrêté le 10 janvier 2017 à Brazzaville, Okombi-Salissa devrait être jugé ce trimestre question de s’expliquer sur « détention illégale d’armes et munitions de guerre » et « atteinte à la sûreté de l’Etat » dont l’accuse André Oko-Ngakala.

Bien que tardifs ces procès d’opposant combinés aux accords de cessez-le-feu dans le Pool et à la libération des proches de Ntumi devraient vraisemblablement aider à décrisper une situation politique congolaise tendue depuis la réélection très contestée de Sassou-Nguesso.
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