Niger : manifestation contre contre la loi des finances jugée « antisociale »

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Niamey contre la loi de finances 2018 qu’elles jugent « antisociale », a constaté un journaliste de l’AFP.

Répondant à l’appel de deux coalitions politiques de l’opposition, les manifestants ont défilé avant de tenir un meeting devant le siège du Parlement, en scandant « À bas la loi des finances », « À bas le gouvernement » et « Tous égaux devant la loi ».

Beaucoup de manifestants arboraient un ruban blanc autour du cou ou au poignet, certaines femmes étaient munies de balais pour symboliser leur volonté de balayer la loi de finances.

« Nous sommes sortis marquer notre ras-le-bol » et « dénoncer la loi de finances 2018 porteuse de graves difficultés supplémentaires pour les Nigériens », a déclaré Soumama Sanda, un des responsables du Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la république (FRDDR), la principale coalition de l’opposition.

Il a également dénoncé « le parapluie de l’impunité » dont jouissent « des proches du régime ». « Pour peu que vous soyez proches du régime, c’est l’impunité totale. Par contre quand vous êtes de l’opposition, c’est la prison, c’est la bastonnade », s’est insurgé M. Sanda. 

« Si cette loi est adoptée, tous les prix vont s’envoler et nos foyers en souffriront », crie une manifestante.

La manifestation s’est dispersée en fin de matinée sans incident.

 

Fin octobre, une manifestation contre la même loi de finances avait dégénérée en émeutes. 

Vingt-trois policiers avaient été blessés, un commissariat incendié et quatorze véhicules détruits, dont dix de la police, selon un bilan du ministère de l’Intérieur.

Le 23 décembre, les autorités de Niamey avaient interdit « pour des raisons de sécurité » une autre manifestation contre le budget 2018, programmée par des Organisations de la société civile à Niamey. Les mesures de la loi de finances 2018 « ne touchent pas les pauvres » mais les « plus riches » et la pression fiscale sera comprise « entre 13% et 16%, soit son niveau de 2015 », avait assuré devant les députés le ministre nigérien des Finances, Hassoumi Massoudou.

AFP
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