L’Eglise catholique de la RDC dans l’expectative ce mercredi 27 décembre. Tant on attend l’issue du procès de l’abbé Vincent Tsomba, poursuivi pour « tapage nocturne » ayant « provoqué » une crise cardiaque chez un responsable de l’Union nationale des nationalistes (UNANA), un parti de la Majorité présidentielle. Une accusation rejetée par la défense.
RDC : un abbé poursuivi en justice pour avoir provoqué une crise cardiaque chez un cadre du pouvoir
Willy Mishiki est, en tout cas, convaincu que la crise cardiaque dont souffre le secrétaire général de son parti UNANA, Pambi Yoka dont l‘état de santé serait « précaire », a été causée par l’abbé Vincent Tsomba, un des doyens de l‘Église catholique à Kinshasa. Dans la plainte déposée le 18 décembre, les avocats du politicien pointent du doigt « l’opération cloches » initiée par le prêtre.
Dans la nuit du 14 décembre, Vincent Tsomba propose à tous les curés de la capitale congolaise de sonner les cloches de leurs paroisses pendant 15 minutes chaque jeudi à 21 heures pour inviter les populations au concert de sifflets ou de vuvuzela (une sorte de flûte d’origine sud-africaine). Selon des témoins, l’appel aurait été suivi dans certains quartiers où des personnes ont entamé un concert de casseroles dans les rues ce jeudi soir. Et c’est, à en croire maître Franck Kalolo, signataire de la plainte, que Pambi Yoka rentrait chez lui, dans la commune de Kasa-Vubu. Les sons assourdissants de casseroles et de sifflets auraient ainsi provoqué une crise chez Pambi Yoka qui a aurait aussi « perdu ses facultés mentales », selon l’expression de Maître Kalolo.
Bien qu’un juge d’instruction ait été saisi, les avocats du prêtre Tshomba s’interrogent sur le lien de cause à effet, dans la mesure où, expliquent-ils, la plainte a pour objet « tapage nocturne ». Et si ses collègues de la défense continuent de s’interroger, Maître Kiapamba semble avoir une réponse toute trouvée. Pour lui, c’est un mécanisme mis en œuvre par le pouvoir afin d’intimider l’abbé Tshomba dont la paroisse abrite ces derniers temps des réunions destinées à préparer la marche des laïcs catholiques du 31 décembre prochain pour réclamer l’application de l’accord dit de la Saint-Sylvestre.
Conclu le 31 décembre 2016, cet accord prévoyait entre autres l’organisation de l‘élection présidentielle en décembre 2017. Mais le calendrier électoral a encore connu un glissement. Ce qui, malgré un nouveau chronogramme fixant l‘élection au 23 décembre 2018, est à l’origine de nombreuses manifestations demandant le départ du président Kabila dont le deuxième et dernier mandat avait déjà pris en fin 2016.