Il y a eu du mouvement sur le continent africain ces douze derniers mois. L’Afrique a bougé au rythme des rendez-vous politiques, économiques, sportifs ou encore culturels dont nous vous retraçons l’itinéraire en dix-sept bornes.
Retour sur les rendez-vous qui ont ponctué l'actualité africaine en 2017
13 au 14 janvier, Bamako accueillait le sommet Afrique-France
Mi-janvier, plusieurs chefs d’Etat africains se sont réunis à Bamako, la capitale malienne pour faire le point de leur relation avec la France, ancienne puissance coloniale de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du centre. Outre les questions sécuritaires et l‘état des lieux des échanges commerciaux, ce fut l’occasion pour le chef de l‘État français d’alors, François Hollande de faire ses adieux à ses homologues africains.
Ce sommet a notamment été un test sécuritaire réussi pour le Mali, cerné par plusieurs groupes djihadistes.
Sommet Union africaine : le royaume chérifien rejoint la famille
C‘était le sommet de la ré-unification. Celui du retour à la “maison” du Maroc après 32 ans d’absence et de protestation. C‘était aussi la première fois, en trois décennie que les représentants du Maroc et ceux de la République du Sahara occidental se sont retrouvés à ce rendez-vous continental.
Ce sommet a aussi vu l’arrivée du Tchadien Moussa Faki à la tête de la Commission de l’Union africain, alors que quelques mois plus tôt, aucun des candidats à ce poste n’avait fait consensus. Par ailleurs, le président guinéen Alpha Condé a été désigné par ses pairs, président en exercice de l’organisation.
Le football se fait roi au Gabon
Le temps de trois semaines, le Gabon a ouvert ses portes à la plus grande compétition de football sur le continent. En dépit des cendres encore ardentes de la crise postélectorale d’août 2016 dans le pays, les fanatiques du football ont de nouveau démontré qu’il n’est point de passion plus forte que leur sport.
Et ce ne sont pas les Lions indomptables du Cameroun qui diront le contraire. Eux qui, avec ce 5e sacre face à l’Egypte ont réussi à taire, ne serait-ce, l’ombre d’une soirée, les murmures dans les régions contestataires anglophones.
Mars – Elections à la CAF : Hayatou ou la chute d’un dinausore
Ahmad Ahmad désigné président de la CAF. Qui l’aurait cru ? Pas grand monde. Surtout qu’il devait affronter le dinausore du football africain, Issa Hayatou, en poste depuis 29 ans. Mais le Malgache a déjoué tous les pronostics, renvoyant dans les filets le Camerounais Issa Hayatou.
L’issue de cette élection, pour le moins surprenante, porterait selon le camp Hayatou la marque du nouveau président de la Fifa, Gianni Infantino, accusé d’avoir pris parti pour le Malgache. Ce que l’intéressé dément formellement.
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Avril : législatives-test pour le pouvoir en Gambie
Après l’exploit de la présidentielle en décembre face à Yahya Jammeh, le parti au pouvoir en Gambie était attendu au pied du mur. Un pari réussi haut la main par Adama Barrow et le Parti démocratique unifié (UDP) qui remportèrent 31 sièges sur les 53 que compte le Parlement.
Mai – l‘économie mondiale se discute en Afrique du Sud
Durban était l’hôte en mai du Forum économique mondial sur l’Afrique. Plusieurs chefs d’Etat africains et investisseurs étaient réunis dans la ville sud-africaine pour aborder la question des perspectives économiques du continent. Plusieurs thèmes ont été discutés par les participants à cette rencontre de haut niveau, notamment la croissance inclusive, la famine, ou encore le numérique dans les secteurs de la banque et de la santé.
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Juillet – législatives au Sénégal : le retour du “Pape du Sopi”
Agé de 91 ans, Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal, refaisait son entrée dans l’arène politique sénégalaise. Celui que l’on surnomme le “Pape du Sopi” a été porté candidat d’une liste de l’opposition. Les élections s’annonçaient alors palpitantes, d’autant plus que le retour de Wade venait “combler” l’absence du maire de la capitale, Khalifa Sall, en prison pour détournement de fonds présumé.
Mais ces rebondissements ont finalement accouché d’une souris. La majorité présidentielle l’a largement emporté, laissant derrière elle l’opposition et ses querelles.
Juillet – Abidjan, capitale de la francophonie
Pendant plus d’une semaine, Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire a vibré à l’hymne de la culture francophone. Sports et cultures s‘étaient donné rendez-vous à l’occasion des VIIIes Jeux de la Francophonie qui se sont déroulés du 21 au 30 juillet.
Un événement qui a redonné des couleurs à la Côte d’Ivoire, secouée quelques semaines auparavant par une vague de mutineries et de contestations sociales qui ont fragilisé le gouvernement.
Juillet – Et l’on créa la force du G5 Sahel
Annoncé depuis 2014, la force du G5 Sahel, créée par cinq Etats du Sahel – Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad – a été officiellement lancée le 1er juillet à Bamako en présence du chef de l’Etat français Emmanuel Macron. Cette force est une réponse militaire cordonnée et transfrontalière qui devrait permettre de mettre hors d‘état de nuire les djihadistes qui pullulent dans la région.
Si la ligne de cette force est d’ores et déjà claire, il lui reste encore le financement de 450 millions d’euros qu’elle peine à rassembler pour sa mise en oeuvre effective.
Août – la présidentielle de tous les dangers au Kenya
Uhuru Kenyatta – Raila Odinga. Un duel explosif bien connu dans la politique kényane. Lors de la présidentielle d’août, la compétition entre les deux adversaires a donné lieu à un décision historique en Afrique : l’annulation du premier tour remporté par Uhuru Kenyatta, pour des “fraudes” dénoncées par Raila Odinga. Mais le président sortant a obtenu sa revanche lors de la présidentielle bis organisée le 26 octobre qu’il a remportée à plus de 90 % alors que le scrutin était boycotté par Odinga.
Rwanda : Paul Kagamé persiste et signe
04 août 2017. Paul Kagame est réélu à la tête du Rwanda avec 98,6 % des voix. Une réélection certes sans surprise, mais qui aura connu sont lot de rebondissements. On se souviendra sans doute de la saga Diane Rwigara, candidate récalée par la Commission électorale, mais qui a réussi à faire entendre sa voix lors de sorties médiatiques ciblées. Poursuivie pour falsification de documents dans le cadre de sa tentative de participation à l‘élection présidentielle d’août, ainsi que pour incitation à l’insurrection, Mme Rwigara est maintenue en détention.
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Angola : Dos Santos, la fin d’un règne
Après 38 années de règne, Eduardo dos Santos a décidé de prendre sa retraite politique, à la surprise générale. L’ancien guérillero a passé la main à son ancien ministre de la Défense, Joao Lourenço, élu en septembre président de la République. Ce dernier semble écrire un nouveau chapitre de la politique angolaise dans lequel corruption et népotisme n’auront plus droit de cité.
Octobre – George Weah attend son heure, Boakai aussi
On ne l’avait pas vu venir. L‘élection à la présidence de la République du Liberia du 10 octobre qui semblait promise à l’ancienne star du football George Weah a tangué lorsque le candidat arrivé 3e au premier tour a accusé la commission électorale de fraudes massives. Un feuilleton juridico-électoral s’en est alors suivi, repoussant le second tour au 26 décembre alors qu’il était initialement prévu trois semaines plus tôt. Évidemment, les espoirs d’assister à la première transition démocratique du Liberia s’en sont trouvés heurtés.
Novembre – sommet Union européenne-Union africaine
Du 29 au 30 novembre, chefs d’Etat africains et européens se sont réunis à Abidjan pour assister à un sommet conjoint Union africaine – Union européenne. Initialement dédiée à la jeunesse et aux partenariats commerciaux entre les deux continents, cette rencontre internationale s’est davantage appesantie sur la question de l’esclavage en Libye, mise en lumière quelques semaines plus tôt par la chaîne américaine CNN.
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Décembre – Premier congrès post-Mugabe à la Zanu-PF
Près de 6 000 délégués de la Zanu-PF étaient convoqués du 12 au 17 décembre pour le premier congrès de l‘ère post-Mugabe. Pour nombre d’analystes, ce congrès devrait permettre au président par intérim Emmerson Mnangagwa d’asseoir son autorité au sein du parti après la chute de Robert Mugabe. D’ailleurs, celui qui était jusqu’alors le vice-président de la Zanu-PF a été investi président du parti dans l’optique des élections de 2018.
Zuma quitte la direction de l’ANC
L’ANC, parti historique sud-africain, a ouvert un nouveau chapitre de son histoire le 18 décembre. Après les dix ans de mandats du controversé Jacob Zuma, le parti de Nelson Mandela a décidé de poursuivre son chemin avec Cyril Ramaphosa – jusque-là vice-président et porte-flambeau de l’aile modérée du parti.