Mauritanie – fête nationale : nouveau drapeau et nouvel hymne

La Mauritanie a inauguré mardi à l’occasion de sa fête nationale son nouveau drapeau et son nouvel hymne national, adoptés à la suite d’une révision constitutionnelle controversée.

Le nouvel hymne a été joué lors de la cérémonie de levée des couleurs en présence du président Mohamed Ould Abdel Aziz à Kaédi (sud), capitale de la région du Gorgol, sur le fleuve Sénégal, où a été décentralisée cette année la cérémonie, retransmise par les médias publics.

Le chef de l‘État a annoncé à cette occasion le lancement d’un plan d’intervention d’urgence de plus de 97 millions d’euros en faveur des populations et de leur cheptel frappés par la forte sécheresse qui a touché ce pays désertique d’Afrique de l’Ouest en 2017.

Le nouveau drapeau, hissé sur tous les édifices publics du pays se distingue de l’ancien, représentant un croissant et une étoile jaunes sur fond vert, par l’ajout de deux bandes rouges symbolisant le sang des “martyrs” de la résistance, au début du XXe siècle, à la colonisation française, dont la Mauritanie a acquis son indépendance le 28 novembre 1960.

Les paroles du nouvel hymne, déjà diffusé chaque soir avant le journal télévisé, ont été entièrement réécrites par une commission de poètes choisis essentiellement par les autorités pour “insuffler plus d’enthousiasme en faveur de la défense et de l’amour de la patrie”, selon ses auteurs, qui reprochent au précédent d‘être un “simple chant religieux”.

Ces changements symboliques font partie des mesures approuvées en août lors d’un référendum constitutionnel controversé, boycotté par une partie de l’opposition. L’Assemblée nationale les a définitivement adoptés en novembre.

‘‘Enfant illégitime’‘ : viol de la constitution

Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), qui rassemble plusieurs formations de l’opposition dite radicale, a dénoncé dans un communiqué une “profanation de cette journée commémorative”, affirmant que “le nouveau drapeau hissé aujourd’hui est l’enfant illégitime du viol de la Constitution”.

L’opposition radicale a condamné le “passage en force” de M. Ould Abdel Aziz, qui a soumis à référendum la révision constitutionnelle, pourtant rejetée par la voie parlementaire après son échec au Sénat, où le pouvoir était pourtant majoritaire.

Le président mauritanien a accusé de “trahison” les sénateurs opposés à cette révision constitutionnelle, qui a notamment abouti à la suppression du Sénat.

L’un des meneurs de la fronde au Sénat, Mohamed Ould Ghadda, a été arrêté et inculpé de “corruption” en août, tandis que douze autres sénateurs, quatre journalistes et deux syndicalistes ont été placés sous contrôle judiciaire dans ce dossier.

M. Ould Ghadda à observé une grève de la faim d’une dizaine de jours en octobre, avant de l’arrêter sur l’insistance de sa mère et de ses avocats.
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