Au moins trois responsables du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée ont été arrêtés à Conakry pour “déclenchement d’une grève illégale” et sont détenus depuis dans un lieu tenu secret, apprend-on dimanche de sources syndicale et gouvernementale.
Guinée : des syndicalistes de l’éducation arrêtés pour "grève illégale"
Selon Aboubacar Soumah, membre du SLECG, ses “trois camarades ont été arrêtés samedi soir alors qu’ils sortaient d’une réunion de négociations au bureau de l’ancienne secrétaire générale de la CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée), ex-centrale unique et présidente du Conseil économique et social, Hadja Rabiatou Sérah Diallo”.
“Ils ont été conduit vers une destination tenue secrète”, selon le syndicaliste qui affirme qu’il “vit caché depuis mercredi dernier”.
Le SLECG est en proie à des dissensions internes. Une partie du syndicat a appelé à une grève générale illimitée depuis lundi dernier qui paralyse en partie le système éducatif où plusieurs écoles lycées et collèges du pays sont perturbées par l’absence de professeurs.
Les élèves sans enseignants ont provoqué des violences dont des affrontements avec les forces de l’ordre, occasionnant d’importants dégâts matériels, selon les constatations de l’AFP.
Les grévistes exigent l’application totale et intégrale de l’application du statut particulier de l’éducation qui prévoit une augmentation de l’indice et de salaires obtenus sous le régime de feu Général Lansana Conté et confirmés en septembre 2016 lors des négociations gouvernement-syndicats de l’éducation.
Dans une déclaration à la presse, le ministre de l’Emploi, de la formation professionnelle et porte- parole du gouvernement Albert Damantang Camara a expliqué “que Mohamed Doumbouya, Fodé Abass et Mohamed Kaba ont été accusés de trouble à l’ordre public et d’appel à une grève illégale (...) Cette grève a été déclenchée sans qu’un préavis ne soit déposé comme le stipule la loi”.
AFP