Comment dépasser les frontières physiques et mentales actuelles qui sont un frein au développement du continent africain ; relever le défit du numérique pour parvenir à une économie intégrée et durable en vue d’une croissance accrue.
''Africa Convergence'' : vers une croissance économique de l'Afrique
La question principale à l’ordre du jour de la deuxième conférence ‘‘Africa Convergence a réuni une trentaine d’intervenants de tous les secteurs d’activités et environ 300 PDG en vue d’un dialogue inédit sur l’avenir du continent. Au menu des échanges : l’intégration régionale, la digitalisation,
Les participants ont notamment évoqué l’enjeu de la transformation digitale.
Elle est apparue être au cœur des problématiques de croissance des gouvernements et du secteur privé du sud. En d’autres termes, grâce aux outils numériques, les entrepreneurs africains structurent des solutions originales adaptées aux défis du continent.
‘‘Aujourd’hui le continent Africain, la tech africaine ont une spécificité, c’est qu’ils résolvent des problèmes, d’ailleurs, on les qualifie de ‘‘problem solving companies’‘. On essaie de lever, on lève les barrières et les obstacles qui aujourd’hui empêchent la tech Africaine d‘évoluer, on leur offre de la visibilité, on fait tout pour qu’ils puissent trouver des partenaires solides, et puis surtout, on les met en relation avec les investisseurs.’‘ Explique Haweya Mohamed, manager et fondatrice du hub Afrobytes.
Les économies africaines connaissent une croissance démographique dynamique. Et elles vont connaître de réelles transformations dans les années à venir. Des transformations souvent présentées comme un danger, mais qui peuvent aussi être appréhendées comme des opportunités.
‘‘Le continent africain est un continent d’une exceptionnelle importance ; pour une raison très simple : c’est que la croissance sur les trente ans qui viennent est une croissance considérable, je dirai comme le monde n’en a jamais connu. Vous savez la population va doubler sur le continent d’ici 2050. C’est effectivement un bond en avant absolument exceptionnel ; je dirai que si vous comparez à ce qu’humainement, il a déjà été fait en Chine, on est face à des défis qui sont absolument majeurs. Pour les entreprises et Veolia en particulier, ça représente bien évidemment une terre d’opportunités très importantes.’‘ Confie Patrice Fonlladosa, président des activités Afrique Moyen-Orient de Veolia.
Et les investisseurs ne s’y trompent pas. Ils ciblent de plus en plus les incubateurs de start-up au Nigeria, en Afrique du Sud et au Kenya, entre autres. Vérone Mankou, PDG de VMK (startup congolaise dédiée dans les technologies mobiles) en a la certitude.
‘’ Les start-up sont celles qui vont apporter des services ; il y en a qui apportent des services innovants ; on a vu avec le ‘‘Mobile banking’‘ en Afrique. Ca permet de faire des bonds en avant. Et aujourd’hui, les start-ups sont en train de changer la face de l’Afrique dans la mesure ou pendant longtemps l’Afrique était tournée vers les start-ups occidentales, aujourd’hui l’Afrique est en train de se tourner vers elle-même avec des start-ups qui connaissent les réalités africaines.’‘
(Selon le fonds d’investissement Partech aventure, les start-ups africaines battent des records de levées de fonds. En 2016, les jeunes pousses du continent ont attiré 367 millions de dollars, soit une hausse de 33 % par rapport à 2015) .
Ces bons chiffres sont pourtant loin d’effacer la masse de préjugés qui entourent le milieu des affaires en Afrique. Une perception qu’il faut changer en urgence selon, l’entrepreneur Mo Ibrahim.
‘‘Pourquoi parler seulement de la corruption africaine. Qu’en est-il de la corruption chinoise, de la corruption américaine et de la corruption européenne ? Nous devons être très justes en examinant cette question de la corruption. Qu’en est-il des sociétés qui ne paient pas d’impôt en Afrique ? Qu’en est-il du changement de profit, de la mauvaise tarification ? Il y a beaucoup de corruption qui nous entoure. Qu’en est-il des entreprises anonymes ? Les entreprises dont la propriété officielle n’est pas connue, où les gens cachent leur argent, l’argent volé’‘.
La convergence des économies africaines est également freinée par le faible niveau d‘échanges commerciaux entre les pays du continent.
Mais des expériences telles que celle du célèbre orchestre Kimbanguiste qui remettent l’humain au centre du développement sont une amorce à cette perspective de partage, comme le rappelle son PDG et chef d’orchestre de l’orchestre symphonique Kimbanguiste.
‘‘Ce une aventure qui regroupe plusieurs personnes. Et dans cette aventure, en fait, on a eu la foi dans ce que nous faisons et également la patience et la persévérance pour qu’ensemble nous puissions réaliser quelque chose et je pense que c’est un message très important à faire passer auprès des Africains que nous devons nous soutenir, nous devons être ensemble, nous ne devons pas toujours mettre l’argent en avant, mais plutôt les idées afin de pouvoir réaliser quelque chose ».
Pour l’instant, le commerce intra-africain ne dépasse guère les 20 %. Afin d’améliorer ces échanges, les participants à la Conférence internationale « Africa Convergence » ont plaidé pour que les États mettent ensemble leurs avantages comparatifs.