Cameroun : des objets d'art à partir de matériaux récupérés

L’artiste camerounais Jean Michel Dissakè excelle dans la récupération et la transformation des objets recyclés. Son art s’appuie sur un jeu d’invention : la picto-sculpture, un mélange de peinture et sculpture. Par ces œuvres il ouvre la voie à de nouvelles formes sculpturales.

Poubelles, dépôts d’ordures… Jean Michel Dissakè en a déjà l’habitude. Spécialiste de la Picto-sculture; l’artiste camerounais arpente chaque jour les rues de la ville de Yaoundé, la capitale politique du Cameroun. Il collecte différents matériaux recyclables, pour en faire des objets d’art.

‘‘Vous allez voir ce morceau d’ardoise, qui a été utilisé par un enfant et jeté et moi, j’ai récupéré. Vous allez voir par exemple, cet élément électronique, il y a tout un code ici que j’aimerais vraiment comprendre. J’ai récupéré cela à l’intérieur d’un clavier d’ordinateur. Vous allez remarquer qu’ici, c’est de l’aluminium, c’est avec cela qu’on recouvre les toitures des maisons. Ce tube de parfum en aluminium que j’essaye de recycler. Vous allez voir ce que j’en fais. Et cette télécommande par exemple. L’objectif étant celui, de faire dialoguer la nature et la technologie. Explique Jean Michel DISSAKE.

Le bois est également un atout incontournable dans la fabrication de ses œuvres. Jean-Michel affectionne particulièrement du bois mort et des lianes dont il se procure dans les villages touchés par la déforestation.

C’est ici au quartier Nkolndongo situé à quelques mètres du centre-ville, qu’il confectionne les plus belles pièces de son répertoire. Mélange de peinture et de sculpture, les œuvres de Jean-Michel ouvrent la voie à de nouvelles formes sculpturales. Ses œuvres forcent l’admiration, même des critiques.

‘‘Il a envie de rappeler à tout un chacun, qu’il faut voir tout ce que nous appelons déchets. Il va récupérer ce que d’aucuns ont trouvé inutile pour les remettre en vie et faire de cela des toiles et que ces toiles interpellent sur une démarche écologique. Vraiment, cela pourrait s’appeler un palabre écologique. Cela veut dire qu’il remet en question  le rejet de ce qui pourrait être encore utile pour une société telle que la nôtre’‘. Encourage BEM BON BINYOTO, styliste et critique d’art.

‘‘Je travaille avec les matériaux recyclés, je vous ai dit que ces matériaux-là, me permettent d’avoir la couleur exacte de la société dans laquelle je suis inscrit. Je ne veux pas aussi éloigner l’art de la basse classe parce qu’en réalité, cette classe là aussi, doit contempler et doit nourrir ses œuvres’‘.

Plus de 10 ans après s‘être lancé dans la picto-sculpture, Jean-Michel a acquis de l’expérience. Et aujourd’hui, le lauréat de plusieurs concours d’art contemporain présente ses œuvres principalement sur le continent, notamment en marge des huitièmes jeux de la Francophonie à Abidjan en Côte d’Ivoire.

 
Voir sur Africanews
>