Environ deux mille personnes ont manifesté ce samedi à Bamako, la capitale malienne, pour exiger le retrait “pur et simple” de la révision constitutionnelle annoncée par le gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keita.
Nouvelle manifestation contre la révision constitutionnelle à Bamako
Le report du scrutin par le gouvernement n’y aura rien changé. Les opposants à la modification de la Constitution du Mali mènent toujours la résistance. Ils étaient près de deux milliers de personnes à descendre dans les rues de la capitale Bamako avec la même revendication : Touche pas à ma Constitution. « On ne parvient même pas à nous sécuriser, pourquoi on va toucher à la Constitution alors que l’article 118 nous dit de ne pas la toucher tant que l’intégrité territoriale est menacée. Aujourd’hui, nous savons que l’armée n’est même pas présente à Kidal, elle n’est pas à Tessalit et à Abeibara, ni à Menaka. Il n’y a même pas le pouvoir dans ces zones-là. Est-ce que les habitants de ces zones ne font pas partie du Mali ? Ou bien, ils ne doivent pas s’impliquer dans le processus de changement de la Constitution ? », s’interroge Zoumana Sissoko, président de l’Organisation des jeunes pour la paix et le développement.
Ce nouveau rassemblement témoigne du manque de confiance de certains Maliens en leur gouvernement. Pour certains d’entre eux, le report ne pourrait constituer une garantie, car ils ne voient dans le référendum constitutionnel qu’une parodie d‘élection dont le résultat est déjà connu. « On n’est pas d’accord avec les gens d’IBK, avec le gouvernement d’IBK parce qu’ils vont nous voler : quand on va opter pour le non, on sait qu’on ne va pas avoir le NON. On va avoir 90 ou 85 % de le OUI parce qu’ils vont nous voler, c’est pourquoi nous optons pour le retrait pur et simple. », soutient Lali Traoré, une jeune femme venue manifester aux côtés du collectif ‘‘Touche pas à ma Constitution’‘.
Les manifestants ne cachent plus leur détermination. Et ils comptent reculer devant rien tant que leur revendication n’est pas satisfaite. « Tant qu’il n’y a pas le retrait pur et simple de la révision constitutionnelle, nous nous serons toujours là. Ils n’ont pas voulu vraiment nous donner l’autorisation, nous aussi, nous allons continuer, rien ne nous fera arrêter. Nous voulons simplement le retrait pur et simple de la révision constitutionnelle. », prévient Zoumana Sissoko.
Cette nouvelle manifestation, non autorisée, intervient à la veille du sommet du G5 Sahel qui regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. La rencontre devrait aboutir à la mise sur pied d’une force africaine conjointe pour lutter contre les groupes djihadistes qui contrôlent une bonne partie du nord-Mali. Une réunion à laquelle participera le président français Emmanuel Macron.