La solidarité, le panafricanisme et la coopération doivent être des notions partagées par les dirigeants africains. Voici ainsi résumée une déclaration faite par le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema alors qu’il effectuait une visite en Ouganda.
En visite en Ouganda, Obiang Nguema regrette Kadhafi et prône la solidarité africaine
Il était beau le temps où le défunt guide libyen Mouammar Kadhafi exhortait ses pairs africains à conjuguer leurs efforts pour le rayonnement de l’Afrique. Aux côtés de son homologue ougandais Yoweri Museveni qu’il visitait mercredi et jeudi, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema a regretté le leader libyen.
“Je me souviens de notre héros Kadhafi qui avait l’habitude de promouvoir cette solidarité africaine, mais malheureusement, la plupart des pays n‘étaient pas toujours d’accord avec lui … L’instabilité de l’Afrique est une souffrance due à l‘égoïsme de chaque pays”, a rapporté le journal ougandais Daily Monitor, le citant.
Déstabilisé par le vent de révolution qui a soufflé sur le monde arabe, Mouammar Kadhafi a été pris au piège d’une embuscade des rebelles qui le combattaient avec l’aide de puissances étrangères. Livré à la vindicte populaire, il sera capturé, malmené et frappé avant d‘être abattu par un tir, mais à ce jour, personne n’a porté la responsabilité de ce meurtre.
Après son assassinat, l’Union africaine a été accusée d’avoir laissé agir des puissances occidentales contre un président africain.
Our cooperation is informed by Pan-Africanism. It's not just sentimental. It is for our security, prosperity, historical & cultural reasons. pic.twitter.com/L3TUZ4EUNI— Yoweri K Museveni (@KagutaMuseveni) April 26, 2017
Repenser la coopération africaine
Aujourd’hui, le leader équato-guinéen estime qu’il est l’heure que l’Africain se prenne en charge et prenne conscience de la richesse de sa culture.
“Nous oublions que nous sommes des Africains. Les choses ne vont pas dans la bonne direction pour nos pays et ce n’est pas que l’Afrique n’est pas autosuffisante, mais les Africains se considèrent comme des personnes qui ne peuvent pas se développer, alors que nous avons beaucoup de ressources. Les Africains pensent que toute la civilisation réside dans le monde occidental “, a-t-il ajouté.
Un ordre de pensée entièrement partagé par son hôte Yoweri Museveni. Ce dernier insiste notamment sur une collaboration poussée des états africains pour s’assurer la sécurité et le développement sur le continent.
“Pourquoi ne pouvons-nous pas travailler ensemble et lutter contre les terroristes qui reprennent des pays comme le Mali et la Somalie ou négocier de meilleures transactions commerciales avec un marché plus vaste ?” s’est-il interrogé.
La voix semble déjà empruntée par la Guinée équatoriale et l’Ouganda, pays que dirigent les deux chefs d‘État. Ils se sont du reste engagés par des accords bilatéraux dans les domaines de la diplomatie, du commerce, de la culture et de l’exploration pétrolière et gazière.
En effet, 21 champs de pétrole et de gaz estimés à plus de 6,5 milliards de barils ont été récemment découverts en Ouganda. À ce sujet, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo dont le pays fait partie des grands producteurs de brut sur le continent, a donné des conseils avisés à son homologue, notamment en ce qui concerne les négociations pour les transactions pétrolières gazières.
We led our delegations in bilateral discussions that resulted into our countries signing four memoranda of understanding. pic.twitter.com/sZ2UEowklv— Yoweri K Museveni (@KagutaMuseveni) April 26, 2017