Le maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, doit ouvrir “de toute urgence” une enquête contre ses troupes accusées d’avoir commis des crimes contre des prisonniers, exhorte ce mercredi Human Rights Watch dans un communiqué.
Libye : Human Rights Watch demande au maréchal Haftar de faire cesser les meurtres
L’ONG de défense des droits de l’homme dit s’appuyer sur des témoignages des familles de victimes, des journalistes locaux et autres militants qui ont affirmé que des éléments sous le commandement du maréchal Haftar ont commis des crimes de guerre dans la ville de Benghazi dans la semaine du 18 mars.
Des vidéos et photos consultées par l’ONG montreraient des soldats de l’Armée nationale libyenne – sous la coupe du maréchal Haftar – commettre des exactions sur des combattants à Benghazi. Une identifie clairement Mahmoud al-Warfalli, en train d’abattre de coups de feu dans la tête trois combattants adverses, avance l’organisation.
Pour Human Rights Watch, il urge que le puissant général libyen prenne ses responsabilités en dénonçant les auteurs de ces actes, au risque d’en porter lui-même la responsabilité. “Les principaux commandants militaires doivent savoir qu’ils peuvent aussi être tenus pour responsables s’ils ne font pas urgemment quelque chose pour mettre un terme à ces violations”, a notamment déclaré Joe Stork, directeur adjoint de Human Rights Watch au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Plongée dans le chaos depuis la chute et l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye se retrouve sous l’autorité de deux camps rivaux, le gouvernement d’union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par la communauté internationale, et un gouvernement basé dans l’est du pays lié au maréchal Haftar.
La semaine dernière, les forces du général Haftar ont récupéré aux prix de violents combats les sites pétroliers de Ras Lanouf et d’al-Sedra, qu’avaient occupés les groupes armés des Brigades de Défense de Benghazi (BDB), affiliés au GNA.
Ce sont les combattants appréhendés lors de ces combats qui auraient subi des exactions de la part des pro-Haftar.
Soutenu à bout de bras par l’Egypte et de plus en plus par la Russie, le maréchal Haftar tente d’accroître un peu plus sa suprématie sur la Libye. Son armée, l’Armée nationale libyenne est composée d’anciens soldats de l‘ère Kadhafi, de l’armée nationale et de civils devenus combattants.