Nigeria : la justice réclame plus de 150 millions de dollars à une ex-ministre du Pétrole

La justice nigériane a condamné jeudi l’ancienne ministre du Pétrole Diezani Alison-Madueke, accusée de détournement de fonds publics, à rembourser au gouvernement fédéral 153,3 millions de dollars (140 millions d’euros).

La décision a été prise par le juge Muslim Hassan de la Haute cour fédérale de Lagos, saisie par la Commission contre les délits économiques et financiers (EFCC).

Selon l’accusation, les fonds avaient été détournés de la Compagnie nationale nigériane du pétrole (NNPC) et placés dans trois banques à la demande de Mme Alison-Madueke.

L’ancienne ministre, nommée par l’ancien président Goodluck Jonathan, a toujours démenti avoir détourné ces fonds publics, affirmant ne pas avoir eu accès à la trésorerie de la NNPC.

La Banque centrale du Nigeria avait annoncé en mai 2016 qu’elle participait à l’enquête pour corruption visant l’ex-ministre du Pétrole.

L’EFCC avait ouvert une enquête contre Mme Alison-Madueke, accusée d’avoir versé 115 millions de dollars (100 millions d’euros) provenant des revenus pétroliers nationaux à la Commission électorale du Nigeria (INEC) pour annoncer des résultats de la présidentielle de mars 2015 en faveur de Goodluck Jonathan.

L’EFCC avait indiqué avoir interrogé les dirigeants de plusieurs banques du pays, ainsi que des membres de la Commission électorale et des cadres d’entreprises pétrolières locales.

Goodluck Jonathan a perdu l‘élection face à son opposant Muhammadu Buhari, qui a promis depuis son arrivée au pouvoir de mener une lutte acharnée contre la corruption qui gangrène le pays le plus peuplé du continent.

Mme Alison-Madueke, 56 ans, a déjà été mise en cause à plusieurs reprises dans des affaires de corruption. Alors qu’elle était encore en poste, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Lamido Sanusi, avait révélé qu’il manquait 20 milliards de dollars de revenus pétroliers dans les caisses de l’Etat.

En octobre 2015, elle avait aussi été arrêtée à Londres, où elle était soignée pour un cancer du sein, dans le cadre d’une enquête britannique sur des soupçons de corruption et de blanchiment à grande échelle.

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