Une dizaine de milliers de manifestants ont déferlé dans les rues de Bucarest après l’adoption, par décret d’urgence, d’une dépénalisation de faits de corruption. Les associations de magistrats, le Parquet général, le Conseil supérieur, et même le chef de l‘État, ont dénoncé cette réforme du code pénal voulue par le gouvernement. Le chef du parti social-démocrate, Liviu Dragnea, pourrait être le premier à en bénéficier. Inculpé notamment d’emplois fictifs, son procès s’est ouvert mardi.
Dépénalisation de faits de corruption : la grogne enfle en Roumanie
Laura Codruta Kövesi, directrice du parquet anti-corruption.
“C’est un projet de décret d’urgence qui va gravement atteindre la lutte contre la corruption. En clair, si ce projet est adopté, la lutte contre la corruption devient inutile“.
Le décret dépénalise plusieurs infractions et rend l’abus de pouvoir passible de peines de prison uniquement s’il provoque un préjudice supérieur à 44 000 euros. Le préjudice dans le procès de Liviu Dragnea est estimé à 24 000 euros.