Les entreprises s’inquiètent de la suspension d’internet dans les régions anglophones du Cameroun. Dans un rapport publié ce mercredi, le groupe Internet Sans Frontière met en exergue le poids de cette suspension sur les petites entreprises.
Cameroun : déjà 723 000 dollars perdus dans les coupures internet - ISF
Elles ont déjà perdu 723 000 dollars soit 44 millions de francs CFA depuis le 17 janvier, date à laquelle a été constatée la coupure d’internet dans les zones anglophones. Selon l’ONG, au delà d‘être une violation des droits des citoyens, cette mesure porte un lourd préjudice aux entreprises de la zone anglophone, fleuron de l‘économie numérique du Cameroun. Pourtant à ce jour, elles sont plusieurs à avoir fermé leurs portes faute de pouvoir fonctionner convenablement.
Dans son rapport, l’ONG précise en effet avoir la preuve que c’est le gouvernement camerounais qui a ordonné aux fournisseurs de service internet d’en suspendre l’accès en raison de menaces sur la sécurité nationale. Pour l’heure, cependant, le gouvernement n’a fait aucune communication officielle.
Une lettre ouverte datée du 23 janvier a de fait été adressée au président camerounais Paul Biya, à la ministre des Postes et Télécommunications, et au ministre de la Communication par plusieurs groupes de la société civile dont Internet Sans Frontière. A l’intérieur, ils demandent le rétablissement d’internet, y compris l’accès aux réseaux sociaux dans tout le Cameroun. Mais également, l’engagement du gouvernement camerounais de maintenir la connexion Internet à l’avenir.
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Depuis environ deux semaines, les Camerounais s’insurgent contre le faible débit ou la suspension par endroit de la connection internet, notamment dans les zones anglophones. La grogne a débouché sur un hashtag #BringBackOurInternet à travers lequel les internautes manifestent leur soutien aux zones touchées.
Cette “crise” de l’internet intervient alors que souffle sur le Cameroun un vent de contestation parti des régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest. Ces dernières protestent contre l’imposition du français dans leurs systèmes éducatif et juridique et accusent le gouvernement de les marginaliser.