RDC: entame des négociations sur fond de divergences

En République Démocratique du Congo, la majorité présidentielle et l’opposition ont entamé jeudi, à Kinshasa, des négociations sur le processus électoral. Mais des points de discorde apparaissent déjà, notamment, sur le respect de la Constitution par le président Joseph Kabila dont l’opposition exige le départ à l’expiration de son mandat dans quelques semaines.

C’est la rencontre de la dernière chance en République démocratique du Congo, mais déjà des signes d’inquiétude. Au premier jour de leur rencontre, jeudi, sous l‘égide de l‘Église catholique, la majorité présidentielle et l’opposition radicale montrent déjà des signes de divergence. D’autant que l’opposition reste intransigeante sur sa demande du respect de la Constitution par le président Joseph Kabila. Une position que les partisans d’Etienne Tshisekedi comptent défendre jusqu’au bout. « Nous sommes là parce que nous ne pouvons pas nous décourager. Beaucoup d’entre nous, comme certains que je vois parmi vous ici avec un visage sceptique, ils doivent savoir et on va leur dire qu’une constitution ça s’applique. On ne modifie pas une constitution d’un pays, on l’applique, c’est tout », souligne Valentin Mubaké, chef de délégation UDPS/opposition.

Du côté de la délégation de la coalition au pouvoir, la position est tout autre. La majorité présidentielle souhaite, en effet voir, le président Joseph Kabila rester à la tête du pays au-delà de l’expiration de son mandat le 19 décembre prochain. Les partisans du président ne semblent pas prêts à lâcher du lest et évoquent déjà l‘éventualité d’un échec des négociations. « S’il y a échec, c’est qu’il n’y a pas consensus, donc nous rentrons simplement dans l’application de la constitution avec éventuellement des agitations que nous avons déjà expérimentés et que nous allons devoir gérer comme d’habitude, il n’y a rien de nouveau sous le soleil », soutient Lambert Mendé, porte parole délégation majorité présidentielle.

L‘Église catholique garde encore espoir

Malgré ces déclarations peu rassurantes, les évêques catholiques ne désespèrent pas, pour autant, de voir les acteurs politiques congolais parvenir à un accord. « Ce large consensus va apaiser le climat tendu dans lequel on est en train de vivre aujourd’hui pour nous permettre d’organiser les élections apaisées, crédibles et transparentes dans notre pays », espère l’abbé Masinganda.

De son côté, Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) assure que « les conclusions de ces travaux vont conduire urgemment à la paix, à la réconciliation, à la tenue d‘élections apaisées afin d’obtenir l’alternance politique, comme prescrit dans la Constitution ». Le prélat affirme avoir reçu des gages de bonne volonté de la part du président Kabila et de son vieil adversaire Étienne Tshisekedi.

Le départ de Kabila en question

Une issue heureuse de la crise politique, c’est qu’attendent les Congolais qui craignent des violences dans les semaines à venir. Ces pourparlers sont, en effet, sensés éviter au pays de sombre dans le chaos après l’ultimatum fixé par l’opposition radicale au président de quitter le pouvoir à l’expiration de son mandat. Ce qui semble peu probable au vu de l’accord signé en octobre entre la majorité présidentielle et une partie de l’opposition pour une gestion consensuelle du pays jusqu‘à l’organisation des prochaines élections dont la date n’a pas été fixée. Ce point et la question de l’avenir de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, sont au cœur des débats des pourparlers qui devraient se poursuivre jusqu‘à mardi prochain.
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