Cameroun : un syndicat de conducteurs porte plainte en France contre Camrail

Le syndicat professionnel des conducteurs de train du Cameroun et le comité de libération des prisonniers politiques portent plainte contre Camrail, la filiale du groupe Bolloré.

Cette plainte contre X fait suite à la catastrophe ferroviaire d’Eseka survenue le 21 octobre dernier qui a coûté la vie à au moins 80 personnes. Elle a été déposée auprès du parquet de Nanterre ce jeudi et vise des faits d’homicides involontaires, de blessures involontaires suivies d’incapacité de travail, de blessures involontaires sans capacité de travail, de non-assistance à personnes en danger et de mise en danger de la vie d’autrui.

Ses organisations plaignantes basées en France mettent en cause la gouvernance du secteur du transport ferroviaire par l‘État du Cameroun et pointent du doigt les conditions dans lesquelles la régie nationale des chemins de fer camerounais a été privatisée. Elles dénoncent notamment l’exécution de ses missions de service public par le concessionnaire avec des voitures mettant continuellement en danger la sécurité du personnel et des utilisateurs du train camerounais.

Camrail est contrôlé à hauteur de 77,4% par le groupe Bolloré, dont le siège est à Puteaux, près de Paris. Porter plainte à Nanterre, “c‘était le moyen d’agir au plus près de celui qui contrôle le capital”, a expliqué à l’AFP Me Stéphane B. Engueleguele, avocat des plaignants.

Le train qui a déraillé circulait à une vitesse “anormalement élevée”, avait noté un haut responsable de l’entreprise Bolloré, quatre jours après la catastrophe.

Deux enquêtes, judiciaire et gouvernementale, sont en cours. 79 personnes sont décédées dans l’accident, et au moins 550 ont été blessées.
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