Il était une figure de l’art contemporain. Le célèbre sculpteur sénégalais Ousmane Sow est mort ce jeudi à Dakar, à l’âge de 81 ans, «emportant avec lui rêves et projets que son organisme, trop fatigué, n’a pas voulu suivre», expliquent ses proches.
Disparition du sculpteur sénégalais Ousmane Sow
Ousmane Sow était connu pour ses sculptures monumentales qui ont fait sa renommée.
Guerriers Masaï du Kenya, lutteurs du Soudan du Sud ou encore Indiens d’Amérique : des colosses figés dans le mouvement exposés dans le monde entier.
Né à Dakar en 1935 d’une mère saint-louisienne et d’un père dakarois, Ousmane Sow sculpte depuis l’enfance. À dix ans, il sculpte des blocs de calcaire trouvés sur les plages. À 22 ans il rejoint la France, entre petits boulots et arrestations de police, il se forge un mental de fer, intègre une école de kinésithérapie et exerce en banlieue parisienne.
Mais c’est seulement à l‘âge de cinquante ans qu’il fait de la sculpture son métier après avoir exercé des années comme kinésithérapeute (il fut le premier kinésithérapeute du Sénégal).
Sa connaissance des muscles et de l’anatomie lui servira pour ses créations, lui qui se vantait de pouvoir dessiner un corps humain les yeux bandés.
À l’indépendance du Sénégal, Ousmane Sow rentre à Dakar. En 1987 il expose au Centre Culturel Français, où il présente sa première série sur les lutteurs Nouba… c’est la révelation. Abdoulaye Wade le repère et lui confie la confection du très célèbre « Monument de la Renaissance
L’artiste expose six ans plus tard, en 1993, à la Dokumenta de Kassel en Allemagne. Puis, en 1995, au Palazzo Grassi, à l’occasion du centenaire de la Biennale de Venise.
Son exposition sur le Pont des Arts au printemps 1999 attira plus de trois millions de visiteurs. Depuis, son œuvre a été exposée dans une vingtaine de lieux, dont le Whitney Museum à New York.
Le 11 décembre 2013, il fut le premier artiste noir à entrer à la prestigieuse Académie des Beaux-Arts.