Le président tchadien Idriss Déby Itno a quitté Marrakech où se tient la COP22 pour rejoindre le Tchad. De l’oeil de certains observateurs, ce départ précipité est lié aux tensions sociales qui agitent le pays depuis de nombreuses semaines.
Idriss Déby quitte la COP22 pour faire face aux tensions au Tchad
L’horizon social pourrait bien s’assombrir les prochains jours au Tchad. L’opposition entend tenir une réunion publique ce jeudi. Un rassemblement “strictement interdit” par les autorités tchadiennes, a fait savoir ce mercredi le ministre de la Sécurité publique.
La situation pourrait alors s’apparenter à celle de début août où la police avait violemment réprimé une manifestation interdite, à la veille de l’investiture d’Idriss Déby. Ce jour-là, un jeune homme avait été tué.
Ce même jeudi, le gouvernement doit répondre à une motion de censure déposée il y a à peu près un mois par l’opposition. Les opposants à l’administration Déby entendent ainsi obtenir des réponses sur la gestion de la crise économique et financière dans le pays. A côté de cela, l’opposition a appelé à une journée ville morte le 22 novembre.
Des actions censées dénoncer tout autant la situation sociale que le régime d’Idriss Déby, dont elle qualifie la réélection en avril dernier de “hold-up électoral” ; mais qui pourraient en outre donner du fil à retordre au régime de N’Djaména.
De son côté, le gouvernement maintient malgré tout ses 16 mesures d’austérité prises en septembre afin de contrer la crise qui se fait insistante dans le pays du fait de la courbe décroissante des cours du brut. Des mesures qui n’ont toutefois fait qu’en rajouter à la grogne sociale.
Depuis le début de la rentrée scolaire en septembre, les salles de classe restent closes. Les enseignants refusant de reprendre le chemin des classes pour contester ces mesures. Mouvement suivi il y a environ deux semaines par les magistrats.