Les corps des victimes (au moins douze personnes) de l’attaque à l’explosif menée à Mandera, ville du nord-est du Kenya frontalière de la Somalie, par les islamistes somaliens shebab, ont été rapatriés à Nairobi mardi soir.
Attaque des shebab au Kenya : les corps rapatriés à Nairobi
Les corps des victimes ; onze hommes et une femme tués mardi à Mandera dans le nord-ouest du Kenya sont arrivés mardi soir à Nairobi, la capitale kényane. Cette attaque, la deuxième en moins d’un mois dans cette ville frontalière de la Somalie a été revendiquée par les Shebab, via le site de leur station, Radio Andalus.
Le 6 octobre, un commando islamiste avait tué six personnes dans un complexe résidentiel abritant des employés du secteur du bâtiment. Les shebab avaient eu recours à de puissants explosifs pour détruire une partie du mur d’enceinte et pénétrer ensuite dans le complexe.
Le 22 septembre, un poste de police dans la localité de Liboï avait été attaqué par plusieurs dizaines de combattants, finalement repoussés par les forces de sécurité kényanes. En juillet, le poste de Diff, dans le comté de Wajir, également frontalier de la Somalie, avait été à son tour visé.
Selon plusieurs médias kényans, une partie des victimes de Mandera appartenait à une troupe de théâtre qui devait se produire dans plusieurs écoles de la ville. Au moins six d’entre eux ont pu être sorties vivantes des décombres.
Un ‘’acte odieux, perpétré par les lâches shebab”, selon les termes utilisés par Ali Roba, gouverneur du comté de Mandera. Ce dernier a d’ailleurs insisté sur ‘‘la stratégie des shebab dans cette partie du Kenya, qui vise, selon lui, à “l’isolement économique de la région, à imposer des sanctions économiques sur la population de cette région et à tenter de la couper du reste du pays”.
“De nombreux programmes destinés à bénéficier à la population de Mandera ont dû être abandonnés en raison de l’insécurité“, a-t-il ajouté, y compris ceux d’organisations non gouvernementales.
Vives tensions à l’approche des élections
Outre la menace shebab, les élections générales prévues en août 2017 sont susceptibles d’alimenter les tensions au Kenya, y compris dans le nord-est.
Des tensions vives qui se font ressentir dans le comté de Mandera en vue de l‘élection du futur gouverneur selon plusieurs sources sécuritaires.
“Certains hommes politiques pourraient vouloir rendre la situation difficile pour d’autres, de sorte que l‘état d’urgence soit déclaré dans le comté et que les élections ne se déroulent pas en 2017 dans cette région“, a estimé un haut responsable sécuritaire sous couvert de l’anonymat.
“Les premiers éléments de l’enquête conduisent à penser à l’implication de criminels locaux” dans l’attaque de mardi. “Notre frontière avec la Somalie est fermée la nuit et il est impossible que des assaillants traversent cette frontière sans être repérés“, a relevé l’administrateur Mohamoud Saleh.