Les solennités du président philippin Rodrigo Duterte à l’endroit de son homologue américain peuvent attendre. Ce mardi, l’homme fort de Manille a de nouveau indexé Barack Obama à qui il demande “d’aller au diable”.
Obama peut "aller au diable" selon le président des Philippines
Les relations entre les présidents philippin Rodrigo Duterte et américain Barack Obama sont loin d‘être au beau fixe. Ce mardi, alors que les deux pays ont entamé leurs manoeuvres militaires conjointes annuelles, le président Duterte a dénoncé l’attitude des États-Unis et menacé d’interrompre toute coopération avec le pays.
“J’ai perdu mon respect pour l’Amérique”, a lancé Rodrigo Duterte, s’insurgeant contre deux discours dans lesquels les États-Unis, les Nations unies et l’Union euroépenne appellent au respect des droits de l’homme aux Philippines.
“Allez au diable M. Obama”, a ajouté M. Duterte, brandissant une menace contre le gouvernement américain qu’il qualifie “d’hypocrite”. “Finalement, je pourrais pendant mon mandat rompre avec l’Amérique. Je me tournerais plutôt vers la Russie ou la Chine. Même si nous ne sommes pas d’accord avec leur idéologie, ils ont du respect pour le peuple. Le respect est important”, s’est-il justifié.
Les récentes tensions diplomatiques entre Washington et Manille ont vu le jour début septembre quand le bouillonnant président philippin a tenu des propos outranciers à l‘égard de son homologue américain. Alors qu’ils devaient se rencontrer au sommet de Laos, Rodrigo Duterte avait réagi en amont aux remarques qu’aurait pu lui faire Obama sur des violations des droits de l’homme aux Philippines.
“Il faut être respectueux. Il ne faut pas se contenter de balancer des questions et des communiqués. Fils de pute, je vais te porter malheur dans ce forum”, avait lancé M. Duterte. Dans la foulée, la rencontre entre les deux hommes a été annulée, bien que le président philippin ait regretté ses propos.
A la tête des Philippines depuis le 30 juin, Rodrigo Duterte a fait de la lutte contre le trafic de drogue, le coeur de son mandat, assumant de “massacrer” des millions de drogués. Ses pratiques sont cependant dénoncées par la communauté internationale, de même que des ONG internationales qui pointent des excès et des violations de droits humains.