Légère amélioration de la gouvernance en Afrique

La Fondation Mo Ibrahim a publié ce lundi les index annuels de la bonne gouvernance en Afrique. Un rapport qui tient compte des dix dernières années.

Au cours de la dernière décennie, la gouvernance globale s’est seulement améliorée d’un point au niveau continental avec 37 pays sur les 54 que compte l’Afrique, qui ont enregistré des progrès, soit 70 % de la population africaine, a révélé lundi l’index Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique.

Cette legère avancée de la gouvernance est à mettre au compte de la détérioration de la sécurité et de l‘état de droit qui a terni les progrès réalisés dans d’autres domaines tels que les droits de l’homme ou le climat des affaires.

“Il est extrêmement inquiétant que 64 % des Africains vivent dans des pays où il y a déclin de l‘état de droit en particulier la sécurité individuelle et la sécurité nationale. C’est une tendance horrible”, s’est inquiétée Jendayi Frazer, l’ancienne secrétaire américaine d‘État adjointe chargée des Affaires africaines.

Aussi, note la fondation, la corruption est restée l’un des vices du continent avec des dirigeants qui s’accrochent au pouvoir pour échapper à toutes poursuites.

“Le problème est que si vous êtes corrompu, vous aurez peur de quitter vos fonctions pour ne pas rendre des comptes. Donc vous vous accrochez au pouvoir et dans la plupart des cas, vous formez un groupe autour de vous qui profite du système. Ces personnes restent dépendantes de vous et vous encouragent à ne pas partir. C’est une situation vraiment regretable”, a déploré le Dr Mo Ibrahim, le président de la fondation.

Mais tout n’est pas que gris sur en termes de gouvernance sur le continent. Le rapport de la fondation relève notamment que la catégorie du développement humain a réalisé la meilleure performance de la décennie avec 43 pays en progrès soit 87 % de la population africaine. Tous les aspects, l‘éducation, la santé et le bien-être se sont améliorés.

Celle de l‘économie durable qui implique des aspects tels que l’environnement des affaires et les infrastructures, a également connu une légère amélioration de 1.8. Cela à la faveur de la croissance démographique dans la plupart des pays.

“Les gouvernements se concentrent uniquement à faire savoir les chiffres du Produit interieur brut (PIB) de 5 ou 6 % au lieu de se concentrer sur la façon dont cela se traduit sur le niveau de vie. Il doit y avoir les deux revers de la médaille”, recommande Donald Kaberuka, l’ancien président de la Banque africaine de développement.

La fondation décerne par ailleurs le prix Mo Ibrahim de la bonne gouvernace en Afrique. Lancé en 2006, le prix n’a été décerné qu‘à quatre lauréats en dix ans. Le dernier récipiendaire est l’ancien président namibien Hifikepunye Pohamba, récompensé en 2014. Ce dernier avait renoncé à se présenter à un troisième mandat, après avoir lutté pour sortir sa population de la famine et de la violence.

A titre de rappel, la mission de ce prix fondé par le milliardaire anglo-soudanais, Mohamed “Mo” Ibrahim est d’assainir l’image de l’Afrique et d’encourager ses dirigeants à lutter activement contre la corruption.
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