Côte d'Ivoire : violences à Katiola après la mort d'un jeune homme

La violence s’est exprimée à Katiola, ville située dans centre-nord de la Côte d’Ivoire. Plus d’une centaine de jeunes sont descendus dans les rues pour réclamer justice après la mort d’un jeune homme, Yaya Sokoba.

Bilan de cette colère de la rue : un policier tué, un autre porté disparu, quatre autres blessés, un enfant amputé du doigt, d‘énormes dégâts matériel et une tension encore bien perceptible dans les rues de la ville.

De ce que rapporte l’Agence France Presse, les mécontents accusaient un membre des forces de l’ordre d’avoir abattu le jeune homme âgé de 25 ans. Son frère Oumar Sokoba accuse un policier de l’avoir “blessé” puis “achevé (...) sans raison apparente”. Impossible de corroborer ses dires. Mais le commissaire de police, qui se chache depuis ces heurts a une toute autre version des faits.

Laga Jean Jacques, chef de la police à Katiola a expliqué au téléphone à l’AFP que le jeune homme décédé est en fait un repris de justice. Il avait été jugé et condamné à une peine de prison pour des coups et blessures volontaires mais avait été libéré à la faveur de la grâce présidentielle, octroyée lors de la fête nationale du 7 aout.

Après sa libération, il s’est rendu au poste de police où il est venu réclamer 10 millions de francs cfa (15.000 euros) à un policier. De quelle somme s’agissait-il ? le commissaire dit ne pas le savoir, mais a conclu que Yaya Sokoba “n‘était pas normal”. “Le même jour, dans la soirée, il a tenté d’incendier un véhicule de police”, a expliqué le commissaire.

“Le samedi 1er octobre, il a essayé d’assommer un policier, poursuit-il. Vu qu’il devenait dangereux, j’ai donc dit qu’il fallait l’arrêter. Maintenant, je ne sais pas ce qui c’est passé ce matin” lors de la mort du jeune, a précisé le commissaire.

A présent, il dit être sans nouvelle d’un “policier qui a été pris à partie” près du commissariat. Plusieurs véhicules de police et des dizaines de motos ont par ailleurs été incendiés ; de même que le domicile d’un officier de police.

A seulement 45 km de Bouaké, autrefois nerf de la rébellion ivoirienne, Katiola fait partie de cette zone du centre de la Côte d’Ivoire longtemps exposée au grand banditisme, notamment aux coupeurs de route et autres grands trafiquants pendant la crise ivoirienne qui a duré de 2002 à 2011.
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