“Les Ballets Africains”, la célèbre troupe de danse guinéenne, veulent renaître de leurs cendres en misant sur la jeunesse.
"Les Ballets Africains" se donnent un nouveau souffle en formant les jeunes
Ayant connu ses heures de gloire dans la période post-indépendance, la troupe a fait la fierté de la Guinée à travers le monde.
Aujourd’hui vieillissantes et se sentant abandonnées, les vedettes de la légendaire troupe de danseurs, acrobates et musiciens s’obstinent à former la relève.
“Nous sommes là. On attend. Les ballets vivent encore bien. Il y a encore un sang chaud là dedans. Et parce que c’est plein de jeunesse. C’est plein de jeunes. Ils sont toujours volontaires à faire ce métier”, a dit Hamidou Bangoura, directeur artistique.
Créée au début des 50 à Paris en France par deux Guinéens et un Camerounais, la troupe fut mise à la disposition de la Guinée, nouvellement indépendante.
Le père de la révolution, Hamed Sekou Touré, féru de culture, fit des membres l’ensemble culturel des fonctionnaires de l‘état pour leur permettre de vivre décemment. Un privilège qu’ils perdirent après la mort de Sekou Touré en 1984.
“A l’heure-là, c’est difficile parce qu’avec la première république, tout le monde était fonctionnaire de l’Etat. Depuis le 3 avril 1984, les militaires sont venus bloquer ça. Jusqu‘à présent, c’est surtout ce côté-là qui nous embête. On fait travailler des jeunes qui ne sont pas payés. Sauf quand on fait des spectacles quelque part, le peu qu’on gagne on, leur donne” s’est lamenté Sékou 2 Condé, chorégraphe
Le ministère de la Culture n’est pas en marge de cette quête de renaissance des “Ballets Africains”.
“Nous sommes à pied d‘œuvre aujourd’hui pour relancer cet ensemble-là. Pour que les artistes aient d’abord un statut, mais qu’aussi la reconquête du marché international du spectacle que nous avons perdu il y a de cela plusieurs décennies, soit une réalité” a indiqué Fodéba Isto Keïra, secrétaire général du ministère de la Culture.
Les Ballets africains représentent la plus grande institution culturelle, pas de la Guinée seulement, mais comme leur nom l’indique, de toute l’Afrique” dont ils ont fait “la fierté sur toutes les scènes du monde”.