Gay Pride : les homosexuels d'Ouganda forcés d'annuler l'événement

Les homosexuels d’Ouganda ne célèbreront pas la Gay Pride ce week end, en tout cas comme ils entendaient le faire à travers une parade. Le ministre ougandais de l‘Éthique, Simon Lokodo a menacé de faire arrêter tous les participants si jamais ils s’entêtaient à le faire.

Ce week-end, les homosexuels de l’Ouganda envisageaient célébrer la Gay Pride, comme le font actuellement des millions dans le monde entier. Mais ils ont été freinés dans leur élan ce vendredi par le ministre de l‘Éthique de leur pays, qui a exigé l’annulation des événements prévus samedi et dimanche. Ce dernier a brandi la menace de tous les faire arrêter si jamais les événements étaient maintenus.

Le ministre Simon Lokodo a tenu ce discours au cours d’une rencontre avec Nicholas Opiyo, l’avocat du comité d’organisation et un représentant de la police. Selon Me Opiyo, le ministre aurait en outre suggéré que “si les participants devaient être frappés, ce serait entièrement de leur faute”.

Finalement, les organisateurs ont dû surseoir à leur programme, en attendant de trouver une solution à l’issue de négociations avec de “hautes personnalités du pays”. Ces négociations pourraient ainsi déboucher sur l‘établissement de nouvelles dates.

Pour l’ONG Minorités sexuelles Ouganda, l’acte du ministre revêt un abus de pouvoir, car il “n’a aucun droit pour donner ou retirer l’autorisation d’organiser une parade”. Mais pour le ministre, il s’agit de “défendre les valeurs morales”.

Jeudi dernier déjà, la police ougandaise avait donné le ton en arrêtant une vingtaine de personnes dans un club de Kampala. Toutes membres du comité d’organisation d’une élection de “Miss et Mister Pride” dans le cadre des festivités de ce week-end, ces personnes ont été inculpées pour “rassemblement illégal”. Ces samedi et dimanche, les homosexuels ougandais prévoyaient de faire une parade, mais n’ont pas précisé si elle devait se faire en public ou en privé.

L’Ouganda fait partie de ces pays africains où l’homosexualité est sévèrement punie. Les relations homosexuelles sont qualifiées de “contre nature” et sont passibles de la détention à perpétuité.
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