La Turquie accusée de mener une vague de répression contre les médias

La Turquie a ordonné la fermeture de dizaines de journaux, magazines, télévisions et stations de radio, a annoncé mercredi soir le Journal officiel, signalant l’intensification de la purge lancée dans les médias, alors que la répression contre les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gulen, réfugié aux Etats-Unis, qu’il soupçonne d‘être le cerveau du putsch du 15 juillet s’intensifie.

La Turquie a renforcé la répression contre les partisans présumés de l’ex-imam Fethullah Gulen, accusé d‘être responsable du coup d‘état manqué du 15 juillet dernier. À ce jour, près de 1 700 militaires ont été congédiés, et des médias locaux sanctionnés.

Trois agences de presse, 45 journaux et 16 chaînes de télévision sont concernés par cette mesure. En outre, 23 stations de radio, 15 magazines et 29 maisons d‘édition ont été fermés, selon l’annonce du journal officiel ‘‘Resmî Gazete’‘.

Mercredi, le Premier ministre turc Binali Yildirim déclarait dans une interview à la chaîne de télévision britannique SkyNews que l’armée, la justice, le milieu de l‘éducation et le monde des médias continueraient à faire l’objet de purges. De fait, quelques heures plus tard, Ankara a de nouveau ordonné la fermeture de 45 journaux et de 16 chaînes de télévision.

Binali Yildirim, le Premier ministre turc a participé à une réunion du Conseil suprême militaire du pays, la toute première depuis la tentative d ce coup d‘état, qui a entrainé le licenciement d’un grand nombre de d’officiers de l’armée. Une rencontre vue par Sozcu, le chef de bureau du journal Saygi Ozturk comme l’expression d’un manque total de confiance du gouvernement à son armée.

“Si vous me demandez le sens de la tenue de cette réunion du Conseil militaire suprême au Premier Ministère, je vous répondrai que c’est l’expression de la perte de confiance des politiciens en l’armée. Ce qui est triste mais pourtant vrai. Même le cercle le plus proche du chef d‘état-major général a été parmi les putschistes donc. Il n’ y avait pas de doutes quant à la tenue de cette réunion cruciale au siège de l’armée”.

Si certains ont été relâchés depuis la tentative de putsch, plus de 8 000 personnes – parmi lesquelles figurent, entre autres, militaires, policiers, magistrats, enseignants, fonctionnaires – sont toujours détenues et attendent leur procès.

“Le nombre de commandants en prison est élevé et il augmentera dans les prochains jours, ce qui rend difficile la formation d’une nouvelle hiérarchie militaire. Et il est important de mentionner que l’avenir des commandants militaires, qui ont été capturés (lors de la tentative de coup d‘état ), reste sombre. “Ajoute le chef de bureau.

D’après la chaîne de télévision CNN Turk, les forces de l’ordre ont interpellé plus de 15 000 personnes, dont plus de 10 000 militaires. L‘état-major des forces armées a annoncé de son côté que 8 651 soldats turcs, soit environ 1,5 % des effectifs de l’armée, avaient été impliqués dans le putsch raté.
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