Inde : les Africains luttent contre le racisme

De nombreux Africains installés en Inde dénoncent des mauvais traitements et le racisme dont ils sont victimes au quotidien dans le pays. Plusieurs d’entre eux vivant dans la capitale New Delhi subissent des agressions de toute sorte. Un climat délétère qui prend le dessus alors que le Premier ministre indien Narendra Modi effectue actuellement une tournée en Afrique.

Actuellement en tournée en Afrique Australe pour une opération de charme qui rentre dans le cadre du renforcement des relation indo-africaines, Narendra Modi le Premier ministre indien fait face aux accusations d’actes racistes dont son sont victimes les Africains vivants en Inde.

Plusieurs d’entre eux vivants dans la capitale indienne sont nombreux à raconter les vexations et humiliations régulières – insulte, discrimination au logement, regard moqueur – revenues sous les feux de l’actualité après le meurtre d’un étudiant congolais fin mai à New Delhi.

La mort de Masunda Kitada Oliver, tué à coups de pierres après une querelle avec un chauffeur de moto taxi, a déclenché une vive réaction des ambassadeurs africains en Inde qui ont dénoncé “un climat persistant de peur et d’insécurité à Delhi”. Ces derniers ont menacé de décourager l’envoi de nouveaux étudiants “tant que leur sécurité ne serait pas garantie”.

Rester malgré tout

Pour Arnold Mutombo Muamba, étudiant congolais installé à New Delhi tout comme les 30 000 autres Africains installés dans le pays, pas question de céder à la peur des agressions racistes comme celle qu’a subie l’un de ses amis, frappé et insulté par les gardiens de son immeuble qui l’avaient pris en grippe.

‘‘ils l’ont appelé ‘‘kalu’‘. ‘‘Kalu’‘ veut dire monstre. Et l’ami était fâché. ‘‘Et pourquoi m’appeler kalu, pourquoi tout ça?’‘ Et ils ont emmené l’ami jusqu’au ‘‘basement’‘( sous-sol, NDLR). Il a été tabassé. Il a connu deux fractures. Au moment où nous parlons, il a fait une année sans étudier’‘ A-t-il témoigné.

Les Africains vivant dans la capitale indienne sont nombreux à raconter les vexations et humiliations régulières – insulte, discrimination au logement, regard moqueur – revenues sous les feux de l’actualité après le meurtre d’un étudiant congolais fin mai à New Delhi.

Malgré tout, bon nombre ont choisi de rester et faire face aux difficultés comme c’est le cas du congolais Loïc Ipanga, étudiant en informatique installé depuis 2011 à New Delhi.

“C’est très choquant car à chaque fois qu’un Indien vous voit, il vous demande si vous êtes nigérian: ce n’est pas le problème, mais, de par ma peau suis-je nécessairement nigérian? C’est une question qui dérange parfois”, explique-t-il.

Renforcer les relations

L‘épisode a laissé des traces puisque la plupart des Africains ont quitté ce quartier où les préjugés persistent.

“La façon dont les Africains mangent, boivent, vivent… Tout est différent. Les gens disent qu’ils mangent les chiens des rues, des familles ont peur qu’ils découpent leurs enfants en morceaux et les mangent”, lance ainsi Inderjeet Singh, un agent immobilier indien de 53 ans installé depuis 15 ans à Khirki Extension.

Face à cette ignorance, la ministre des Affaires étrangères Sushma Swaraj a promis, peu après le meurtre de l‘étudiant congolais, une “campagne de sensibilisation” dans les quartiers où résident des Africains.

Mais pour beaucoup de policiers et officiels, le meurtre de Masunda Kitada Oliver n’a “absolument aucune” connotation raciste. À l’avenir, il est demandé aux Africains “de contacter la police au moindre incident” et promet que “des mesures très strictes seront prises” si nécessaire.
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