Le porte-parole du gouvernement éthiopien a confirmé ce lundi des combats frontaliers avec l‘Érythrée “sur le front de Tsorona”, à la frontière entre les deux pays. Les combats qui se déroulent depuis dimanche ont fait un nombre important de victimes.
De violents affrontement à la frontière entre l'Érythrée et l'Éthiopie font plusieurs victimes
Les combats frontaliers qui opposent depuis dimanche l’Ethiopie à l’Erythrée ont fait un nombre “important” de victimes dans les deux camps, a annoncé lundi le porte-parole du gouvernement éthiopien qui n’a toutefois pas précisé leur nombre..
“Il y a eu un nombre important de victimes des deux côtés, mais plus dans le camp érythréen”, a affirmé le porte-parole, Getachew Reda, reprochant à l’Erythrée d’avoir ouvert les hostilités. “Les forces érythréennes ont commencé à tirer des obus sur nos positions, et notamment sur des ambulances civiles, et nous avons riposté”, a-t-il affirmé.
Lundi matin dans un communiqué, le ministère érythréen de l’Information accusait son voisin d’avoir déclenché une attaque sur le front de Tsorona’‘, dont ‘‘le but et les motivations n‘étaient jusque là pas”.
L’information a d’ailleurs été commentée par plusieurs sites internet de l’opposition érythréenne en exil ont fait état de combats le long de la frontière.
“L’attaque a eu lieu peu après minuit dimanche matin et les deux parties semblent avoir fait appel à des renforts”, affirme ainsi le site Awate.com, notant qu’il était rare de voir l‘Érythrée accuser aussi frontalement son voisin éthiopien d’une attaque.
Le site Asmarino a, de son côté, publié un communiqué de militants d’opposition appelant à la retenue : “la perspective d’une nouvelle guerre est inconcevable”, affirme le communiqué.
Deux pays en tension permanente
Ce n’est pas la première fois que l’un des deux est accusé d’agression par son voisin. Les deux s’accusent mutuellement, depuis longtemps, d’attaques et de soutiens à des rebelles. La dernière brouille date de février dernier, lorsque l‘Éthiopie mettait en cause l‘Érythrée dans des manifestations antigouvernementales qui avaient été violemment réprimées par Addis-Abeba.
Les deux pays ont un long historique d’accusations croisées d’attaques et de soutien aux rebelles. Un des contentieux concerne la ville de Badme, attribuée à l‘Érythrée par une commission de délimitation des frontières soutenue par les Nations unies, mais que l‘Éthiopie continue d’occuper.
Ils sont restés en froid depuis la fin de la guerre les ayant opposés entre les années 1998 et 2000, quelques années après l’indépendance de l‘Érythrée (en 1991), qui sortait de trois décennies de guerre. Les deux pays n’ont jamais réussi à s’entendre véritablement et leurs forces se surveillent de près le long de la frontière lourdement fortifiée.
Chaque mois, des milliers d‘Érythréens tentent de fuir leur pays, notamment en raison d’une conscription qui les soumet à un service militaire à durée indéterminée, selon les Nations unies.
Le régime érythréen a été accusé mercredi à Genève de crimes contre l’humanité à grande échelle par une commission d’enquête de l’ONU, qui a recommandé que le dossier soit porté devant la Cour pénale internationale (CPI).