Réconciliation ce lundi du président élu du Bénin, Patrice Talon, et son prédécesseur Thomas Boni Yayi à Abidjan.
Bénin : Patrice Talon et Boni Yayi ont enterré la hache de guerre
Une réconciliation initiée par leurs homologues togolais, Faure Gnassingbé et ivoirien, Alassane Ouattara.
A l’issue d’un huis clos de plus de quatre heures, à la résidence privée du président Ouattara, Thomas Boni Yayi a déclaré : “Patrice Talon et moi, nous étions des amis, nous demeurons des amis et nous resterons toujours des amis. Ceci non seulement dans l’intérêt du peuple béninois mais encore dans l’intérêt de notre sous-région”.
“Je fais le serment d‘être un bon président. Je voudrais le rassurer devant l’opinion (...) que je donnerai le meilleur de moi-même pour garantir à notre pays, aux Béninois et à toute la sous-région une bonne ambiance de convivialité, de paix, a promis le nouveau président béninois. On n‘était pas en guerre, pas du tout… Établir une bonne ambiance et entretenir cette ambiance-là, cela est nécessaire”, a-t-il poursuivi, promettant d’œuvrer pour la paix.
Le président ivoirien, principal initiateur de la rencontre, a évoqué de son côté une “rencontre d’amitié, de fraternité”.
Patrice Talon avait été l’artisan de la victoire du président sortant Thomas Boni Yayi, dont il a largement financé les campagnes en 2006 et 2011.
Les deux hommes ont fini par se brouiller en octobre 2012, quand a éclaté à Cotonou une rocambolesque affaire de tentative d’empoisonnement du chef de l‘État, dont Patrice Talon a été accusé d‘être l’instigateur.
A l‘époque, l’entrepreneur était déjà poursuivi au Bénin dans des affaires de malversations et il avait fui son pays, avant d‘être arrêté puis libéré en France.
En 2013, il est à nouveau accusé d‘être impliqué dans une tentative d’atteinte à la sûreté de l’État.
Pour les uns, l’affaire de tentative d’empoisonnement était une machination visant à écarter un allié devenu trop dangereux pour le pouvoir. Pour les autres, c’était un coup monté par un puissant homme d’affaires béninois pour se venger d’un chef d‘État qui avait décidé de lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite.
En mai 2014, Thomas Boni Yayi lui accorde finalement son pardon.