L’Afrique du Sud a décidé de s’attaquer aux boissons sucrées non alcoolisées, en ajoutant de nouvelles taxes, pour lutter contre l’obésité, de plus en plus inquiétante dans le pays.
L'Afrique du Sud va taxer les sodas pour lutter contre l'obésité
L’Afrique du Sud s’attaque à l’obésité de plus en plus grande dans le pays. Les autorités sud-africaines ont décidé de s’attaquer à l’un des produits responsables de ce fléau qui a atteint des proportions inquiétantes dans le monde : les sodas. Le ministre des Finances vient, en effet, d’annoncer de nouvelles taxes sur les boissons sucrées non alcoolisées pour lutter contre le surpoids. « L’obésité causée par la surconsommation de sucre est un problème mondial. Au cours des 30 dernières années, le problème n’a cessé de croître en Afrique du Sud, qui pointe à la dernière place en Afrique sub-saharienne », a regretté le ministre pour justifier la taxe avant de tirer la sonnette d’alarme sur les risques de ce problème sanitaire. « L’obésité accroît les risques de maladies cardio-vasculaires, de diabète et de cancer », a rappelé Pravin Gordhan.
L’Afrique du Sud rejoint ainsi une liste croissante de pays comme le Mexique et le Royaume-Uni qui tentent de lutter contre l’obésité en réduisant la consommation des sodas à la forte teneur en sucre ajouté. En prenant cette décision, le gouvernement sud-africain espère ainsi décourager les consommateurs, mais la plupart reste sceptique quant à l’efficacité de cette décision. « Je ne pense pas que les gens vont acheter moins parce que si quelqu’un aime vraiment quelque chose, il continuera à l’acheter, donc je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’augmenter les prix. », a déclaré un jeune interrogé par l’AFP.
Cette mesure inquiète, toutefois, les industries de la boisson qui redoutent ses conséquences sur leurs activités, mais également sur celles des petits commerçants de quartier à qui la vente de soda rapporte beaucoup. « Il y aura certainement des pertes d’emploi et les propriétaires de petites entreprises vont être très touchés. Vous pouvez imaginer ceux des cantons qui comptent sur ces catégories de boissons pour leurs revenus, cette taxe va tout simplement les frapper très dur “. », s’offusque Mapule Ncanywa, responsable d’une brasserie.
L’Afrique du Sud est le pays le plus touché par l’obésité en Afrique subsaharienne. L’endocrinologue sud-africaine,Tess van der Merwe, qui ne cache pas non plus son scepticisme quant au succès de la mesure, pense que le problème est « pandémique ». Environ 15 % de Sud-Africains ont, en effet, atteint l’obésité morbide, c’est-à-dire que leur indice de masse corporelle (IMC), qui correspond au rapport entre poids et taille, dépasse les 40 kg/m2. Or, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne est considérée comme obèse lorsque son IMC dépasse les 30 kg/m2.
Même si le montant de la taxe annoncée par le ministre sud-africain des Finances sur les boissons sucrées alcoolisées n’a pas été indiqué, l‘étude d’une revue scientifique, Plos One, publiée en 2014, une taxe de 20 % sur les boissons sucrées réduirait l’obésité en Afrique du Sud de 2,4% pour les femmes et 3,8% pour les hommes.