Le Bénin s’achemine vers un second tour des élections présidentielles prévu le 20 mars. Jeudi, et ce pour la première fois dans l’histoire du pays, l’ORTB (Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin) a organisé un grand débat entre les deux finalistes : le Premier ministre Lionel Zinsou et l’homme d’affaires Patrice Talon.
Présidentielle au Bénin : débat historique entre les deux candidats au second tour
Deux fois soixante et quinze minutes, voilà le temps qu’aura duré le face-à-face qui a mis aux prises les deux candidats du second tour après les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle .
Tantôt sur l’offensive, tantôt sur la défensive, ils ont par moment laissé place aux attaques personnelles. Les grands thèmes ont été évoqués les uns après les autres : agriculture, santé, éducation, énergie, égalité des chances. Attaqué sur le bilan du président Boni Yayi, Lionel Zinsou a défendu ce qui a été fait tout en reconnaissant qu’il « faut néanmoins des réformes nécessaires ».
La question de la justice a aussi été abordée. Lionel Zinsou reproche à Patrice Talon d’avoir un conflit d’intérêts avec l’État. De son côté, Patrice Talon reproche à son adversaire de nier avoir affirmé que l’État pouvait ne pas appliquer une décision de justice : « C’est grave. C’est pour cela que je parle du syndrome du gouverneur », a-t-il rétorqué. Bien que les approches ne furent pas les mêmes, les deux candidat semblaient maitriser leur sujet.
Les critiques ont salué le président sortant Boni Yayi, qui a dirigé le pays producteur de coton depuis 2006, pour s‘être retiré après les deux mandats prévus par la Constitution.
Avec un ancien banquier d’investissement et un homme d’affaires comme candidats à la présidence, les analystes estiment qu’il y a eu un regain d’intérêt des électeurs, qui espèrent que leur nouveau président stimulera l‘économie et créera des emplois.
Le Bénin a été le premier pays d’Afrique subsaharienne à avoir réussi sa transition de la dictature militaro-marxiste à un régime présidentiel multipartite.