Vague de colère ce dimanche devant un hôpital de Douala au Cameroun après le décès, dans des conditions encore floues, d’une femme enceinte de jumeaux.
Cameroun : protestations devant un hôpital à Douala
La famille de Koumatéké Monique, 31 ans, accuse le personnel soignant de l’hôpital Laquintinie d’avoir refusé de la prendre en charge et d‘être responsable de sa mort.
Des accusations rejetées par la direction de l’hôpital, qui affirme que la patiente était déjà morte à son arrivée. Version corroborée par le ministre de la Santé.
« On s’est rendu à la maternité et ils nous ont fermé la porte au nez (…) ma fille était bien vivante à son arrivée à l’hôpital. Je lui parlais comme je parle avec vous », a assuré dimanche à l’AFP la mère de la victime, Sen Beas.
Mais la colère et l’indignation sont montées d’un cran lorsque, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, l’on voit un proche de la patiente, désespéré, tenter de sauver les fœtus en ouvrant le ventre de la jeune femme avec un bistouri à l’entrée de la maternité.
« Nous ne pouvons pas continuer à laisser mourir des Camerounais. Il est inadmissible que ceux qui n’ont pas d’argent, que ceux qui n’ont pas à manger, que ceux qui n’ont pas à boire, meurent dans nos hôpitaux. C’est fini comme ça aujourd’hui, nous devons marcher, nous devons mobiliser, exprimer notre mécontentement. Nous ne sommes pas venus faire la guerre, nous sommes venus montrer aux yeux du monde entier que le peuple camerounais en a marre », s’est insurgé Fotsin Zodou, président du Collectif pour la promotion de la jeunesse africaine.
Un peu plus tôt, le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, avait lui affirmé que les circonstances du drame n’étaient pas encore élucidées et qu’il fallait attendre les résultats de l’enquête pour savoir comment « on en est arrivé là ».
Comme dans d’autres pays africains, la prise en charge des patients dans les hôpitaux publics camerounais est très critiquée. Le personnel soignant est souvent accusé de négligence et d’abandon des patients peu nantis. Très peu de salariés camerounais disposent d’une assurance-maladie.