Ce mardi, les avocats de l’Etat sénégalais ont tenu une conférence de presse à Paris au cours de laquelle ils ont annoncé le rapatriement de 27 millions d’euros dans les caisses du Trésor.
Sénégal : l'Etat revendique la saisie de 27 millions d'euros dans l'affaire Karim Wade
Ces fonds proviendraient de l’enrichissement illicite de Karim Wade. Une somme qui comprendrait près de 19 millions d’euros, issus de la valeur de deux sociétés aéroportuaires implantées au Sénégal (AHS Sénégal et ABS SA) et 8 millions d’euros provenant de la saisie de six appartements du luxueux complexe immobilier dakarois Eden Roc. Des valorisations effectuées par les experts mandatés par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
En août 2015, Karim Wade, le fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, avait été condamné dans une affaire de bien mal acquis, ainsi que sept de ses co-accusés.
Antoine Félix Diome, agent judiciaire de l’État, qui avait été le principal artisan de l’accusation dans ce dossier, a par ailleurs annoncé que des montres de luxe saisies dans une agence bancaire à Paris avaient été rapatriées au Sénégal. Deux appartements dans le XVIe arrondissement de Paris, l’un rue de la Faisanderie, l’autre rue Émile Meunier, font également l’objet d’une procédure de saisie.
L’État sénégalais entend par ailleurs récupérer quelque 11 millions d’euros qui dorment dans 24 comptes bancaires, actuellement bloqués à Monaco. Parmi eux, un seul au nom de Karim Wade pour un montant de quelque 2 millions d’euros. Enfin, une procédure engagée au Luxembourg est censée permettre au Sénégal de s’approprier 842 000 dollars placés sur une assurance-vie contractée par Karim Wade.
Selon les avocats de l‘État du Sénégal, la traque des biens mal acquis par l’ancien ministre (Karim Wade) aurait porté ses fruits. Mais pour les avocats du fils de l’ex-président sénégalais et de Bibo Bourgi, la justice sénégalaise cherche à “manipuler l’opinion et à faire bonne figure”.
La défense déclare que la moisson de l’Etat est moins de 2,5 millions d’euros et que la majorité des biens saisis n’appartient pas à leur client.