La vie politique zimbabwéenne vient de s’enrichir d’un nouvel épisode. L’ancienne vice-présidente Joice Mujuru sort le grand jeu face à Robert Mugabe.
Zimbabwe : l'ancienne vice-présidente lance son propre parti politique
Au Zimbabwe, Joice Mujuru, âgée de 60 ans, vient de créer son parti politique. L’ancienne vice-présidente tombée en disgrâce auprès du président Mugabe (elle avait été chassée du parti au pouvoir fin 2014 suite à des rumeurs de complot contre Mugabe) a annoncé la nouvelle ce mercredi. Sa formation politique répond au nom de “We Are People First” (Le Peuple d’abord). « Nous ne dirigeons pas le peuple, le peuple se dirige lui-même. », a-t-elle dit.
Madame Mujuru, anciennement favorite à la succession de Robert Mugabde à la tête du Zimbabwe, a été éjectée de son poste de vice-présidente en 2014. A l‘époque, une purge avait fait tomber en disgrâce plusieurs personnes qui la soutenaient. Grâce Mugabe, la Première dame du pays, l’avait accusée de vouloir renverser son mari (Robert Mugabe). Pour l’ancienne vice-présidente, cette accusation ne contient « aucune preuve ».
Joice Mujuru a été remplacée par Emmerson Mnangagwa. Ce fidèle lieutenant de Mugabe est surnommé “le Crocodile”, en raison de son caractère irascible et impitoyable.
Avant son éviction de la ZANU-PF (le parti au pouvoir), madame Mujuru (veuve de Solomon Mujuru, premier chef noir de l’armée du Zimbabwe) était ministre dans tous les gouvernements depuis l’indépendance du pays en 1980.
Dans un manifeste publié en septembre dernier, elle contestait des mesures clés prises par Robert Mugabe. Pour bon nombre d’observateurs de la vie politique zimbabwéenne, elle venait ainsi de défier le numéro Un de son pays. Dans ce manifeste, madame Mujuru proposait de revenir sur les lois d’indigénisation. Ces lois stipulent que la majorité des parts des entreprises doivent être détenues par des Zimbabwéens. Ce qui bien sûr représente un véritable blocage pour les investissements étrangers.
Robert Mugabe, 92 ans et au pouvoir depuis l’année de l’indépendance du Zimbabwe (1980), n’a pas encore désigné son successeur. Il fêtera son anniversaire ce dimanche et a été désigné candidat de son parti dans le cadre de la présidentielle de 2018.