Le ralentissement de la croissance chinoise et l'Afrique

La Chine a connu sa plus faible croissance en 25 ans. L’année dernière, son économie a progressé de seulement 6,9% contre 7,3% en 2014. Avec une progression du produit intérieur brut (PIB) de 6,8% au dernier trimestre, contre 7% sur le premier semestre de 2015.

Ce ralentissement de l‘économie chinoise, d’habitude en tête du peloton de la croissance internationale tire la sonnette d’alarme à travers le monde.

Selon le Bureau national des statistiques, la baisse de régime dans le secteur de l’immobilier et le krash des bourses chinoises en 2015 sont à l’origine de la morosité de l‘économie chinoise.

En outre, la réduction des demandes intérieure et extérieure a porté un coup aux investissements, ce dans un contexte de surcapacité des usines.

Le gouvernement a essayé de s’orienter vers une économie tirée par la consommation et les services, plutôt que par les exportations et les investissements. En clair, Pékin a tenté d’augmenter la productivité tout en favorisant la consommation intérieure, et donc les salaires.

Seulement, la gestion de cette transition a été difficile. Le résultat net a été un taux de chômage de 5,1%, dont souffrent principalement les travailleurs migrants des zones rurales.

Par ailleurs, la débâcle des Bourses chinoises a remis en question la capacité des autorités chinoises à réaliser les réformes structurelles annoncées tambour battant.

Désormais, les spécialistes attendent de voir les chiffres sur le comportement de l‘économie chinoise au quatrième trimestre de 2015. Ils pourraient en déduire si la croissance chinoise est allée au plus bas depuis la crise financière de 2008.

En attendant, l’Afrique pourrait tirer profit de ce redimensionnement du modèle économique de la Chine.

D’après les experts de la Banque mondiale, le changement du modèle de croissance – de l’exportation à la consommation intérieure – va contribuer à accélerer la relocalisation de 85 millions d’emplois hors de Chine dans les prochaines années. Le continent pourrait en être le principal bénéficiaire. Du Caire à Tanger, une véritable zone industrielle devrait voir le jour. Le nord de l’Afrique, avec sa main-d’œuvre qualifiée et son énergie bon marché, ses immenses espaces, pourrait devenir l’atelier de l’Europe – à peu de frais et rapidement.
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