Expulsions vers le Rwanda : le gouvernement britannique s'accroche

Suella Braverman lors de sa visite à Kigali   -  
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C'est un nouveau revers pour le gouvernement britannique, la justice a déclaré jeudi "illégal" le projet controversé d'expulser vers le Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni.

Ce projet, déjà retardé par la justice européenne, est l'une des mesures phares du gouvernement conservateur qui s'est fixé comme priorité de lutter contre l'immigration illégale dans le pays, et en particulier les arrivées par la Manche de milliers de migrants à bord de petites embarcations.

Mais le gouvernement britannnique n'entend pas laisser tomber ce projet. La Ministre de l'Intérieur, Suella Braverman maintient que "le Rwanda est un pays sûr. Nous avons un partenariat mondial innovant avec le Rwanda. Je me suis rendu au Rwanda très récemment. J'ai vu les dispositions prises. Il existe des garanties solides. Il y a un contrôle indépendant. Le Rwanda a une longue expérience de l'accueil de milliers de migrants et réfugiés. Il y a donc de bonnes raisons de poursuivre cette politique et j'ai toute confiance en elle".

Plus de 45 000 migrants ont rejoint le Royaume-Uni en 2022, déjà 11 000 en 2023. Selon Suella Braverman cela représente un cout de plus de 10 millions de livres au contribuable britannique.

_"Le système est truqué contre le peuple britannique. C'est aussi simple que cela. C'est pourquoi nous changeons les lois par le biais de notre projet de loi sur l'immigration clandestine. C'est pourquoi nous mettons en place un partenariat novateur avec le Rwanda, que nous jugeons légal, avec un pays que nous jugeons sûr. Nous devons donc changer le système. Nous devons changer nos lois. C'est ainsi que nous arrêterons les bateaux".

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Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies a "salué" la décision de la cour d'appel dans un communiqué, répétant ses "inquiétudes sur l'externalisation des obligations en matière d'asile".

La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, conteste de son coté le fait que le Rwanda ne soit pas considéré comme un pays sûr pour les réfugiés et demandeurs d'asile.

Pour David Cantor, professeur à l'Université de Londres, spécialiste des questions migratoires,  "le Royaume-Uni, au cours des 20 dernières années, a eu des échanges avec un certain nombre de gouvernements d'autres pays et, pour autant, seul le Rwanda, a répondu par l'affirmative. Et je pense qu'il est très probable, sur la base de cette expérience, que tout pays qui souhaiterait conclure ce type de mémorandum avec le gouvernement britannique, comme l'a fait le Rwanda, serait également un gouvernement dont les procédures d'asile sont faibles, qui se pose des questions sur la sécurité dans le pays et ainsi de suite".

Aucune expulsion n'a encore eu lieu. Un premier vol prévu il y a un an avait été annulé après une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme. Au Rwanda, les infrastructures construites à la hâte pour accueillir les demandeurs d'asile expulsés d'Europe sont encore inutilisées.

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