Le Burundi officiellement réintégré auprès de l'OIF

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Après quatre ans de suspension, le Burundi réintègre officiellement l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).  Le pays était sous le coup de sanctions entrées en vigueur en 2016, un an après le début d’une violente crise sociopolitique et humanitaire, née de la volonté de l’ex-président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. Cette crise avait fait, jusqu’en 2017, plus d’un millier de victimes et poussé plus de 400 000 Burundais à l’exil.

L’élection d’un nouveau président de la République en mai dernier semble avoir encouragé l’OIF à revoir sa position . L’organisation, qui déplorait une dégradation de la situation sécuritaire et politique au Burundi a donc opté pour une réintégration de ce pays dans ses instances.

Par ailleurs, le Burundi reste à l’ordre du jour du Conseil de sécurité . Le chef de l'ONU a recommandé ce mardi un maintien de l'implication onusienne dans le pays. 

" Les Burundais et Burundaises sont mus par une volonté forte et réelle d'opérer un changement positif ", relève dans ce document le chef de l'ONU. Mais "des éléments essentiels qui garantiraient une paix et une stabilité durables au Burundi restent sans réponse, notamment le besoin de réconciliation et de cohésion sociale et l'ouverture et le maintien de l'espace politique", a dit le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres . Antonio Guterres précise que des discussions vont être menées avec les autorités pour trouver " un terrain d'entente " sur l'avenir de l'implication de l'ONU dans le pays. " L'entité qui succéderait au Bureau de l'Envoyé(e) spécial(e) pour le Burundi pourrait prendre la forme d'un bureau autonome", avec "une certaine supervision de l'Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs " (actuellement le Chinois Huang Xia), estime-t-il.

D'ici l'aboutissement des discussions, "je recommande la prolongation du Bureau de l'Envoyé spécial pour le Burundi jusqu'au 31 décembre 2021, pendant sa transition vers la nouvelle présence des Nations Unies ", indique Antonio Guterres .

Évoquant "l'impasse dans laquelle se trouve le dialogue inter-burundais", le secrétaire général plaide aussi pour "des consultations entre la Communauté de l'Afrique de l'Est, l'Union africaine, l'ONU et le gouvernement burundais".

Selon lui, " une option pourrait consister à passer d'un dialogue inter-burundais dirigé par la Communauté de l'Afrique de l'Est à un dialogue dirigé et contrôlé par le Burundi, avec l'appui de l'ONU, de l'UA et de la Communauté de l'Afrique de l'Es t".

Le gouvernement burundais demande depuis longtemps le retrait du Burundi de l'ordre du jour du Conseil de sécurité, faisant valoir qu'il améliorerait l'image du pays aux yeux des partenaires et des investisseurs potentiels.

Le général Évariste Ndayishimiye a été élu le 20 mai à la tête du pays où il a succédé à Pierre Nkurunziza décédé le 9 juin. 

Enfin, condamnant toutes les violations des droits de l’homme commises au Burundi, y compris dans le contexte du récent processus électoral, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a, lui, récemment, prorogé d’un an le mandat de la Commission d’enquête sur le Burundi .

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