République démocratique du Congo
Si « Journaliste en danger » (JED) n’entend pas faire obstruction à l’enquête, l’ONG congolaise de promotion et de défense de la liberté de la presse « s’insurge » toutefois « contre la procédure cavalière de l’arrestation » d’un journaliste en détention depuis deux jours.
La dénonciation a été faite à travers un communiqué rendu public ce vendredi 9 novembre. Selon « Journaliste en danger » (JED) Peter Tiani vient de passer déjà deux jours au cachot du tribunal de la commune de Gombe à Kinshasa.
« Le journaliste a été arrêté (le 7 novembre, NDLR) par un groupe de quatre agents du service de sécurité dans les locaux de sa rédaction et conduit successivement dans les installations du Commissariat de la police du district de la Funa où il a été gardé pendant quelques heures avant d’être transféré, sans aucune audition, vers 21 heures, au parquet général de Kinshasa/Gombe où il est placé en détention », indique le communiqué de JED.
Le directeur du magazine « Vrai Journal » est poursuivi pour « diffamation, calomnie et imputations dommageables » à l’encontre de la famille du Premier ministre Bruno Tshibala. Des chefs d’accusation qui procèdent de la publication d’un article du site « scooprdc.net ».
Libération réclamée
Le texte dénonçait la disparition d’une somme d’argent de plus de 50 millions de francs CFA (100 000 dollars) au domicile de Bruno Tshibala. Ce qui a conduit Tiani à se poser la question de savoir comment une autorité peut garder autant d’argent dans sa résidence alors qu’il existe des banques.
Un journaliste écroué depuis 48h pour « diffamation de la famille du Premier ministre »…https://t.co/KU5LjBWovi pic.twitter.com/CXldjJt2SC
— JournalisteEnDanger (@jedkinshasa) 9 novembre 2018
Pour JED, c’est la détention de Tiani se serait déroulée avec brutalité, donc au mépris des principes dont la présomption d’innoncence. L’ONG en appelle ainsi à la mise en liberté du journaliste. « Sans entrer dans le fond de cette affaire, Journaliste en danger (JED) s’insurge contre la procédure cavalière de l’arrestation du journaliste, et demande sa mise en liberté pour lui permettre de comparaître en homme libre ».
Le site congolais actualite.cd rapporte qu’il y a eu ce matin, une marche de journalistes à Kinshasa pour réclamer la libération de Tiani.
JED dit avoir recensé 121 cas d’atteintes à la liberté de la presse (arrestations, bastonnades, etc.) en un an (2017-2018). Et 70 % de ces attaques seraient commises par des responsables politiques, sécuritaires ou administratifs.
>>> LIRE AUSSI : RDC : des journalistes en danger à cause des intérêts fonciers de dignitaires du pouvoir La RDC occupe la 154e place sur 180 dans l‘édition 2017 du classement de la liberté de la presse établi par RSF. « Ces attaques ne sont pas des cas isolés, mais, font partie d’un système de répression planifié dans le but de faire taire ou faire disparaître tous ceux qui dérangent parce qu’ils ne pensent pas la même chose que les caciques du régime », commente un membre de JED cité par actualite.cd.
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