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RDC : des journalistes en danger à cause des intérêts fonciers de dignitaires du pouvoir

RDC : des journalistes en danger à cause des intérêts fonciers de dignitaires du pouvoir

République démocratique du Congo

Si Gaël Mpoyo et Franck Zongwe Lukawa sont en fuite, Yolande Kusaya et Cédrick Kidimbu sont détenus dans une prison de Kinshasa. Tous les quatre journalistes paient cependant pour un « crime » commun : des investigations sur des problèmes fonciers impliquant des dignitaires du régime de Joseph Kabila.

Est-il interdit à un journaliste de mener des enquêtes relatives aux problèmes fonciers en RDC ? C’est en tout cas l’impression que donnent ces derniers temps des autorités congolaises. Selon l’ONG de défense de la presse, Journaliste en danger (JED), deux journalistes sont détenus « arbitrairement » depuis quatre jours au cachot du parquet de Kinkole à l’est de Kinshasa sur ordre du procureur de la République.

Il s’agit, selon un communiqué de JED rendu public ce vendredi 20 juillet, de Yolande Kusaya et Cédrick Kidimbu de la Radio Lisanga Télévision (RLTV) émettant à Kinshasa.

Ces journalistes ont été arrêtés mardi au cours d’un reportage sur un conflit foncier dans la périphérie de Kinshasa, impliquant le bourgmestre (maire) de la commune de N’Sele à l’est de la capitale congolaise. L’autorité aurait proféré des menaces de mort contre un habitant, selon Kaly Kalonda, coordonnateur de RLTV.

Où commence et s’arrête la compétence d’un procureur ?

Le bourgmestre nie toute implication dans ce dossier, selon JED. Une stagiaire qui les accompagnait a été libérée « sans conditions » mercredi après avoir été longuement interrogée par un magistrat, écrit JED qui exige la « libération immédiate » des deux journalistes.

« Le magistrat leur a d’abord reproché le défaut de qualité d’exercer comme journalistes. Mais depuis mercredi, le magistrat exige la diffusion d’un démenti pour une information qui n’a jamais été diffusée » par notre télévision, a regretté Kalonda.

À fortiori, explique un autre journaliste sous couvert d’anonymat, ce n’est pas au procureur de vérifier la qualité de journaliste. Plutôt au Conseil supérieur d’audiovisuel congolais (CSAC), institution en charge de la régulation de la liberté de la presse en RDC.

Toujours le foncier

Or, la détention de ces deux journalistes intervient au moment où la fuite de deux autres journalistes fait des vagues dans toute la RDC. Comme leurs confrères de Kinshasa, Gaël Mpoyo, correspondant d’Africanews et le monteur Franck Zongwe Lukawa résidant au Sud-Kivu, sont en fuite depuis le 7 juillet après la diffusion d’un documentaire.

Intitulé « Mbobero : la raison du plus fort est toujours la meilleure », le document de 27 minutes commandé par l’ONG Nouvelle dynamique de la société civile en RDC (NDSCI), met en lumière le désespoir de villageois chassés d’un terrain revendiqué par le président congolais Joseph Kabila, selon Reporters sans frontières (RSF).

Mais, d’après ces journalistes, le document n’a pas été du goût du gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean-Claude Nyamugabo. Ce dernier aurait ainsi proféré des « menaces de mort » aux deux professionnels de médias qui n’ont pas eu d’autres choix que de détaler et vivre aujourd’hui reclus sans que l’on sache où ils se trouvent.

La RDC occupe la 154e place sur 180 dans l‘édition 2017 du classement de la liberté de la presse établi par RSF.

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