Cameroun
Pendant plusieurs mois, la présidentielle au Cameroun a cristallisé les attentions jusqu‘à son point d’orgue ce lundi 22 octobre où ont été prononcés les résultats finaux. Selon ces résultats dits par le puissant Conseil constitutionnel, le président Paul Biya remporte le scrutin avec plus de 71 % des voix. Flashback sur les points forts de cette élection.
1 – Vendredi 13 juillet – Paul Biya annonce sa candidature
Paul Biya, le chef de l’Etat en exercice du Cameroun sort du silence. Après 35 ans déjà passés à la tête du pays, le natif de Nvoméka décide de retenter l’aventure avec en perpsective, sept année supplémentaires de gouvernance dont les principaux défis seront l’union, la stabilité et la prospérité dans son pays.
Si l’annonce de sa candidature ne surprend pas vraiment, elle irrite certains observateurs et Camerounais qui espéraient le changement à la tête du pays.
Comme pour amorcer ce changement de paradigme tant réclamé, c’est sur Twitter que Paul Biya annonce sa candidature, une première dans sa carrière politique.
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Coup de tonnerre sur le Cameroun. Akere Muna – avocat et ancien vice-président de Transparency International – et jusque-là considéré comme l’un des principaux candidats à la présidentielle décide de se retirer en faveur d’un autre favori au scrutin, Maurice Kamto.
Cette annonce de dernière heure est survenue après des mois de tribulations au sein de l’opposition dont certains membres étaient partisans d’une coalition pour espérer boulerverser l’ordre établi. Les négociations ont toutefois botté sur le profil du candidat à définir pour porter la voix de l’opposition.
Une coalition Kamto – Muna a néanmoins fait sourire les partisans du candidat Kamto qui le rêvaient en prochain locataire du palais d’Etoudi.
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Comme il fallait s’y attendre, l’atmosphère est restée tendue durant toute la tenue du scrutin dans les deux régions anglophones du Cameroun. Le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, en proie à une crise depuis septembre 2017, ont vécu la période électorale au rythme des affrontements entre les milices sécessionnistes et les forces gouvernementales.
Dimanche 7 octobre, jour du vote, trois séparatistes ont tués à Bamenda, tandis que deux jours auparavant, trois séparatistes ont été tués au cours d’affrontements avec les forces de sécurité camerounaises à Buea.
Les milices favorables à une partition du Cameroun en deux Etats autonomes avaient promis de perturber la tenue de l‘élection et menacé de représailles toute personne qui y participerait. A preuve, un maire a été enlevé dans une localité du Nord-Ouest alors que, toujours dans la même région, la soeur de Ni John Fru Ndi, président SDF a été enlevée, et la maison de l’opposant incendiée.
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Le patron du Mouvement pour la renaisssance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, n’a pas attendu les chiffres du Conseil constitutionnel, seul habilité selon la constitution camerounais a annoncer les résultats définitif de la présidentielle.
24 heures après le vote, l’ancien ministre délégué à la Justice et avocat de 64 ans a revendiqué la victoire, affirmant avoir “marqué le penalty”. “J’ai reçu mission de tirer le penalty, je l’ai tiré et je l’ai marqué”, avait-il alors déclaré.
La sortie du candidat a déclenché une passe d’armes avec le gouvernement camerounais. “Quand bien même vous marquez un penalty, vous ne gagnez pas forcément le match à la fin”, avait contre-attaqué le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.
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S’il y a eu une information qui a créé le buzz durant cette présidentielle camerounaise, c’est bien celle sur les présumés “observateurs” déployés par l’ONG de lute contre la corruption, Transparency International. Au lendemain du scrutin, la télévision nationale diffuse des images d’un collège d’observateurs, d’un côté de l’Union africaine, et de l’autre, de “Transparency”. Ces derniers apportent leur caution au vote et salue son organisation de même que sa crédibilité.
Sauf que, juste après la diffusion de ces sujets, l’ONG allemande réagit et contredit rejette l’appartenance de ces personnes se réclamant de ses rangs dans l‘élément télévisé. Il ne s’agirait en réalité que d’usurpateurs.
A qui cette manigance aurait-elle profité, quel en fut l’objectif ? Des questions restées sans réponse et ce d’autant que le gouvernement n’a jamais apporté d‘éclaircissement. Les présumés observateurs sont tout simplement sortis du pays sans être inquiétés.
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Pour la première fois de son histoire, le Cameroun tient des débats télévisés et sur internet à propos de l’examen des recours électoraux. Cette grande première s’est accomodée de nombreux coups de théâtre et de débat houleux, l’opposition maintenant la thèse, parfois avec documents à l’appui, que l‘élection avait été émaillée de “fraudes massives et systématiques”.
On n’oubliera pas facilement l’agacement du président du Conseil constitutionnel, le juge Atangana face au pressing du clan Kamto dout sa redoutable avocate Michelle Ndoki.
Au total, toutes les requêtes déposés par l’opposition – parmi lesquelles des requêtes en annulation partielle ou totale – ont été purement et simplement annulées.
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Petite frayeur ce dimanche dans les rues de Douala. Déployée dans certaines rues, la gendarmerie et la police nationale ont empêché une manifestation que prévoyait l’opposition pour exiger le “changement”.
Le domicile de Jean Michel Nitcheu, membre du Front social-democrate (SDF), principale formation de l’opposition au Cameroun, aurait été encerclé par la police. Des journalistes dont Josiane Kouagheu – correspondante Reuters et contributrice pour Le Monde Afrique – ont été arrêtés avant d‘être relâchés au cours de la soirée.
Le calme est cependant revenu dans les rues de la capitale économique.
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Fin du suspense au Cameroun. L’inamovible Paul Biya a reçu mandat pour sept années consécutive. Il a été élu avec 71,28 % des suffrages, loin devant l’opposant Maurice Kamto qui arrive deuxième avec 14,23 % des voix. Pour sa première participation à une présidentielle, le cadet des élections, Cabral Libii, 38 ans, obtient quant à lui 6,28 %.
Le Social democratic front (SDF), jusque-là principal parti d’opposition arrive en quatrième position. Son candidat Joshua Osih n’ayant remporté que 3,35 %.
Si Paul Biya rempile pour un nouveau mandat, les analyses durant cette présidentielle convergent vers un même point : la politique camerounaise s’est profondément remodélée avec un nouveau souffle pour l’opposition.
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