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Elections générales en Sierra Leone : l'heure des comptes

Elections générales en Sierra Leone : l'heure des comptes

Sierra Leone

Quelque 3 millions de Sierra-Léonais ont rendez-vous avec les urnes dans le cadre des élections générales du 7 mars prochain. En tenant compte du visage actuel du pays, état des lieux.

Des souvenirs qui monteront dans la mémoire de chaque Sierra-Léonais avant de glisser un bulletin dans l’urne le 7 mars. Le film de cette guerre civile qui a fait de 1991 à 2002 plus de 120 000 morts, de nombreux déplacés et plusieurs mutilés. Autre souvenir, bien plus récent, le méchant Ebola qui a coûté la vie à près de 14 000 personnes.

Ce qui a freiné de manière significative la marche vers l’avenir. Et pourtant, les Sierra-Léonais n’ont pas abdiqué. D’abord sur le plan politique. Si en Afrique les guerres civiles ont la réputation de survivre à des décennies, le peuple sierra-léonais montre au monde entier l’image d’un peuple immunisé contre la tentation au bellicisme. Au point que depuis 2002, le pays organise toujours des élections apaisées. Plus pacifiques que dans d’autres pays africains qui n’ont jamais connu la guerre civile. Cerise sur le gâteau : la Sierra Leone occupe la 39e place sur 163 pays pour l’indice mondial de la paix 2017. Une prise de conscience digne des Occidentaux au lendemain des deux guerres mondiales.

Une paix qui a été un atout important dans la relance de l‘économie lorsque le pays a enregistré un taux de croissance sans précédent de 21 % en 2013. Un bond en avant imputable à la découverte d’importants gisements de fer. Mais, aussi et surtout à des réformes mises en œuvre par le régime du président sortant Ernest Bai Koroma. Des réformes non moins importantes comme c’est le cas de la création de la commission anti-corruption et de la commission des droits de l’homme, même si les résultats ne sont pas encore totalement concluants.

Si la guerre civile est loin derrière, le sort s’est acharné sur la Sierra Leone en 2014, avec Ebola qui a provoqué un sérieux retard dans le processus de développement du pays. Conséquence, le taux de croissance va chuter à 6 % en 2016. S’il est vrai que l’incertitude plane sur les prévisions de 2018 en raison d’une éventuelle chute des cours des matières premières dont le fer, des experts estiment tout de même une croissance à environ 5 % cette année. Ce qui pourrait favoriser une autre dépréciation du leone, la monnaie locale face au dollar américain.

Préserver les acquis

Mais quels que soient les chiffres, le grand problème de la croissance en Sierra Leone comme dans la plupart des pays africains, c’est le caractère non-inclusif des évolutions macroéconomiques. En témoignent des indicateurs comme l’indicateur de développement humain (IDH) qui est de 0,420 (47è en Afrique sur 54 pays). Il y a aussi le fort taux de chômage des jeunes estimé à 43 %.

L’Agenda pour la prospérité 2013-2018 (Agenda for prosperity) initié par le président Koroma devrait donc constituer un fil conducteur dont devront s’inspirer les élus sierra-léonais de demain pour relancer une économie chancelante depuis des lustres.

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Aussi, à l’heure où tous les pays jurent par la diversification de l‘économie, la Sierra Leone est pourtant quasiment absente dans des secteurs comme le tourisme et le sport. Des secteurs lucratifs que le dixième président de la Sierra Léone devrait booster aux jours à venir.

Mais, le principal acquis à préserver, reste la stabilité politique. Et le régime sortant est attendu au pied du mur quant à l’organisation d‘élections véritablement transparentes et apaisées. La paix durable et irréversible en dépend.

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